L’artiste Daniel Arsham a sculpté une DeLorean érodée et grandeur nature pour sa prochaine expo

L’artiste Daniel Arsham a sculpté une DeLorean érodée et grandeur nature pour sa prochaine expo

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Par Donnia Ghezlane-Lala

Publié le

La voiture de Retour vers le futur réinterprétée par Daniel Arsham, maître de la sculpture et de l’érosion.

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L’artiste contemporain américain Daniel Arsham a récemment annoncé sa prochaine exposition à la galerie Perrotin New York. Intitulée “3018”, cette exposition débutera le 8 septembre prochain et, à l’image de ses récents projets, l’artiste évoquera le futur et le passage du temps à travers ses œuvres exposées.

Parmi elles, une réplique de la voiture DeLorean, en hommage au film culte Retour vers le futur. Seule différence : le véhicule futuriste, nommé Eroded Delorean, est gris et semble érodé par le temps. L’artiste présentera aussi une Ferrari 250GT California, érodée elle aussi, en clin d’œil au film La Folle Journée de Ferris Bueller (1986). Ces deux œuvres sont faites en cendres volcaniques, en sélénite et en cristal de pyrite.

“Ruines du futur”

Daniel Arsham a développé cette confrontation entre futur et passé dans un beau projet au nom oxymorique, Future Relic, qui s’attache à montrer comment nos objets modernes du quotidien seront découverts et perçus dans le futur comme des reliques par des archéologues. Ou quand l’obsolescence rencontre le futur.

À la fois sculpteur, scénographe, designer, réalisateur et architecte, Arsham a grandi à Miami et a assisté à la catastrophe de l’ouragan Andrew en 1992. Le fait de voir une ville dévastée a créé une obsession chez lui, qui se retrouve aujourd’hui, comme un fil conducteur, dans son travail.

Si la plupart de ses œuvres sont monochromes, allant du noir au blanc, c’est parce que l’artiste est daltonien. Il aime de ce fait renvoyer l’image de ses œuvres au spectateur telles qu’il les perçoit, sans couleur, se concentrant ainsi sur l’aspect neutre et purement architectural de chaque objet.

Ainsi, son attention se porte davantage sur les matériaux qu’il utilise : de la poussière de roches à des cendres volcaniques en passant par le marbre, le sable et le quartz rose. Chacun de ces matériaux lui permet d’explorer l’érosion causée par le temps sur des objets communs.

Cet intérêt pour l’objet l’a mené à fonder son propre studio de design, Snarkitecture, pour lequel il a conçu de nombreux objets, tous fonctionnels. Lors d’un voyage sur l’île de Pâques (île appartenant au Chili située en Polynésie), il se fascine pour les statues monumentales moaï, construites par le peuple haumaka.

C’est suite à ce voyage qu’il se met à détourner les objets du quotidien en les transformant en reliques et en vestiges du futur. Avec des cendres volcaniques et des pierres collectées là-bas, il sculpte un appareil photo argentique, sa première relique contemporaine. “Je veux créer une sensation troublante, mystérieuse ; celle de sortir de nos propres vies, comme si nous voyagions dans le futur et contemplions notre civilisation”, déclare-t-il.

“3018”, exposition de Daniel Arsham à la galerie Perrotin New York, du 8 septembre au 21 octobre 2018.