À travers des installations conceptuelles, cette expo questionne le rapport de l’homme avec la science

À travers des installations conceptuelles, cette expo questionne le rapport de l’homme avec la science

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Par Donnia Ghezlane-Lala

Publié le

La galerie Les filles du calvaire met à l’honneur le duo Art Orienté Objet dans une exposition qui s’interroge sur le rapport que l’humain (ou non-humain) entretient avec un environnement de plus en plus envahi par la science et la technologie.

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Depuis une vingtaine d’années, le duo Art Orienté Objet, composé de Marion Laval-Jeantet et Benoît Mangin, observe avec attention et passion le vivant. Leur travail artistique convoque un éventail de disciplines scientifiques comme l’écologie, la biologie, l’éthologie ou encore l’ethnographie.

À travers leurs œuvres, ils ne cessent de s’interroger sur le rapport changeant que l’humain et le non-humain entretiennent avec notre monde actuel investi par la science et la technologie. Jusqu’au 16 juin, ce sont leurs installations conceptuelles proposant une réflexion autour du vivant et de son environnement qui sont célébrées dans une exposition à la galerie Les filles du calvaire.

Un art éthique

Défendant un art d’immersion et de la scénographie, les artistes ont déployé leur exposition en quatre installations principales alliant son, photographies et artefacts. La galerie explique :

“Les artistes ont imaginé un parcours initiatique où préoccupations écologiques et visions chamaniques se rencontrent pour interroger les multiples confrontations entre pensée mythique et réalités technologiques.

[…] L’exposition est ainsi envisagée comme un […] lieu où ils donnent forme à la relation complexe entre l’homme, l’animal et la nature […]. Un art capable de mettre en abyme les délires engendrés par notre société : l’extinction des espèces, la science comme ultime repère, l’intoxication et la rumeur.”

En effet, le spectateur est accueilli dès l’entrée par un grand squelette de kangourou sculpté et entouré d’œufs d’autruche (ci-dessus), en référence au Rituel du serpent qu’on observe dans la culture amérindienne des Hopis. Le tout est suspendu dans les airs à l’aide de fils transparents pour symboliser la menace qui plane sur les espèces animales face à l’expansion urbaine.

Quand on monte les escaliers, on se retrouve nez à nez avec une installation présentant des animaux sauvages en laine qui semblent en marche, ainsi que des tambours au sein desquelles de petites scènes imaginaires sont représentées comme des dioramas.

Pour aller dans le sens de cette réflexion écologique et scientifique, toutes les œuvres présentées par la galerie ont en commun une fabrication éthique. “Les techniques artisanales, le bricolage ou la question de la durabilité et du recyclage sont autant de règles prises en compte dès la pensée des différents projets”, précise la galerie.

Ainsi, le duo d’artistes environnementalistes s’inscrit au sein du mouvement du Slow Art : un art respectueux de l’environnement, qui va à l’encontre de l’explosion du marché de l’art et de la société de consommation. Art Orienté Objet fait partie de cette mouvance d’artistes qui prennent le temps de trouver l’idée, les matériaux, de créer et d’apprécier leurs œuvres.

“Art Orienté Objet”, exposition jusqu’au 16 juin 2018 à la galerie Les filles du calvaire.