50 ans après sa mort prématurée, retour sur la carrière du photojournaliste Paul Schutzer

50 ans après sa mort prématurée, retour sur la carrière du photojournaliste Paul Schutzer

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Par Lise Lanot

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À l’occasion du cinquantenaire du décès de Paul Schutzer, nous avons voulu revenir sur la carrière prolifique d’un photographe qui a parcouru le monde pour en rapporter nombre de ses histoires.

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Le lundi 5 juin 2017 marquait le cinquantième anniversaire de la mort du photographe Paul Schutzer. Le 5 juin 1967 fut la première journée de la guerre des Six-Jours, la troisième guerre arabo-israélienne qui marqua le début du régime d’occupation de la Palestine par l’État d’Israël. Paul Schutzer, alors âgé de 36 ans, est assigné par le magazine Life à couvrir ces moments sanglants de l’histoire. Il est tué alors qu’il se dirige vers Gaza à bord d’un transporteur de personnel.

Bien que décédé avant ses 40 ans, Paul Schutzer a eu une carrière bien remplie. Le Time indique qu’il était le plus jeune des photographes du magazine Life, pour qui il a couvert pas moins de 491 événements, de 1958 à sa mort. Le photographe a immortalisé des moments cruciaux du XXe siècle, et cela à plusieurs échelles. Aussi intéressé par ceux qui faisaient la politique que ceux qui la subissaient, le photographe est particulièrement reconnu pour ses images de la campagne de John Fitzgerald Kennedy en 1960, celles des “vies des présidents Eisenhower et Nixon” ou encore ses photographies des “tensions autour du Mur de Berlin, de la vie dans les villages vietnamiens déchirés par la guerre et la lutte pour la déségrégation par des hommes et des femmes se battant pour des droits civiques fondamentaux”. Sa série sur le Viêt Nam pour Life, The Blunt Reality of the War in Vietnam, a notamment connu un large succès.

Un photographe doté “d’un peu trop de courage”

Paul Schutzer a parfois préféré désobéir afin de rapporter les preuves des inégalités de sa société. Dans les années 1960, par exemple, le magazine pour lequel il travaille lui ordonne de ne pas partir dans les États du Sud de son pays, alors soumis aux lois Jim Crow et rongés par la ségrégation. Cela ne décourage pas le photographe qui écrit à son épouse Bernice :

“Je prends le bus avec les Freedom Riders [activistes pour les droits civils, ndlr]. Le magazine m’a enjoint de ne pas partir, mais les raisons pour lesquelles ils ne veulent pas que je parte est la raison pour laquelle je dois y aller… Cette histoire doit être racontée.”

Récipiendaire de prix pour son travail de photojournaliste, Paul Schutzer a immortalisé le monde entre les années 1950 et 1965. C’est à 10 ans, en 1940, qu’il trouve son premier appareil photo (cassé) dans les ordures. Après des études de peinture puis de droit, il décide que la photographie est sa vocation. Un choix qui l’a mené tantôt auprès des stars de cinéma américaines, tantôt des populations souffrant de la guerre ou de la pauvreté. Un choix qui correspondait bien à celui que ses amis considéraient comme ayant “presque trop de courage”, mais dont le travail trouve encore une résonance, cinquante ans après sa mort.

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Oskar Werner et Julie Christie sur le tournage de Farenheit 451, réalisé par François Truffaut, 1966.

Marche de Washington pour l’emploi et la liberté, le 23 août 1963.

Marilyn Monroe et Arthur Miller, 1957.