Alexis Rateau livre une ode à la faune indomptable à travers ses photos

Alexis Rateau livre une ode à la faune indomptable à travers ses photos

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Par Florian Ques

Publié le

Muni de son indéfectible Canon, le jeune photographe amateur s’enfonce dans la nature boisée des bords de Loire (et au-delà) pour capturer des rencontres bluffantes.

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Tandis que certains partent s’exiler aux extrémités du globe pour braver le froid et observer les animaux polaires, d’autres n’ont qu’à sortir à deux pas de chez eux pour rencontrer dame nature et, par la même occasion, nous en mettre plein la vue. C’est le cas d’Alexis Rateau, photographe amateur de 24 ans, ostensiblement fasciné par la faune locale. Originaire de Tours dans l’Indre-et-Loire, il fait les beaux jours d’Instagram en postant régulièrement des clichés ahurissants de ses promenades, effectuées aussi bien dans les bois environnants qu’aux quatre coins du continent.

Comme rejetant le soleil, ses photos témoignent d’une esthétique léchée, avec notamment une dominance de teintes bleu-gris. Ce camaïeu élaboré confère à la nature une dimension presque mystique, comme si ces décors appartenaient à un monde parallèle. Entre les constellations interminables des nuits finlandaises et les cascades oniriques de l’Auvergne, Alexis Rateau a l’œil pour sélectionner des prises de vues simplistes, et pourtant si renversantes. Par-dessus tout, notre attention s’attarde irrémédiablement sur ses face-à-face avec les rois et reines de la nature : les animaux sauvages.

Hibou, biche, renard… Tous sont venus pointer le bout de leur museau (ou de leur bec) devant l’objectif bienveillant du photographe tourangeau. Comme on pourrait le supposer, partir à leur rencontre requiert une certaine minutie, et tout autant de patience :

“J’ai visité 16 pays au total, en Europe et récemment la Thaïlande. Certains paysages m’inspirent plus que d’autres, comme la montagne. Pour les photos d’animaux, je vais autour de chez moi, puisque je vis près de forêts et de champs, ainsi que sur les bords de Loire. Je suis seul pour faire le moins de bruit possible. Je me promène le plus discrètement possible et j’essaie de m’approcher le plus près possible en suivant les animaux.

Parfois, je suis à une vingtaine de mètres du sujet et je dois faire attention à la direction du vent pour ne pas me faire repérer. Le temps que j’y passe est totalement aléatoire, je peux partir en fin de soirée avant la tombée de la nuit et passer environ 3 heures sur place. Je n’aime pas rester statique à l’affût d’un animal.”

Lorsqu’on lui demande quelle photo le rend le plus fier, pas de place à l’hésitation. “C’est celle du hibou dans le tronc d’arbre, publiée sur mon compte Instagram en mai dernier, atteste Alexis Rateau. Mais pour cette photo, j’ai fait du repérage plusieurs jours avant et j’ai dû attendre de longues heures pour pouvoir la prendre”. Une détermination sans faille pour un artiste prometteur. Sa maîtrise et sa passion sincère pour la photographie laisseraient entendre une expertise professionnelle acquise au fil des années. Pourtant, il n’en est rien, comme il nous l’assure :

“J’ai fait un BTS conception et réalisation de carrosserie, donc rien à voir avec la photographie. J’ai commencé sérieusement à prendre des photos en décembre 2015, en apprenant en autodidacte. Quand je me suis lancé, j’ai beaucoup regardé de vidéos sur YouTube afin de comprendre comment fonctionnait l’appareil et ensuite j’ai fait énormément de photos pour m’entraîner. Puis, via Instagram, il y a quelques comptes que j’aime bien et qui m’ont inspiré comme celui de Kpunkka.”

À travers ses œuvres exposées sur Instagram, Alexis Rateau illustre parfaitement sa génération, déterminée à prouver qu’il est possible de s’autoformer. “Je n’ai pas de portfolio mais je vais en faire un bientôt, confie-t-il. Mes photos ne me permettent pas d’en vivre pour le moment, c’est juste une passion. Mais je pense prochainement vendre quelques tirages ou en faire une exposition”. Le talent est là, l’ambition aussi. On ne peut que lui souhaiter de réussir, mais également de décoller illico pour l’Islande, qu’il admet être sa destination rêvée pour la beauté des paysages. Et ça, ce n’est pas Laurent Baheux qui va le contredire.