À travers ses images douces, Arnaud Ele nous fait partager ses souvenirs d’enfance au Cameroun

À travers ses images douces, Arnaud Ele nous fait partager ses souvenirs d’enfance au Cameroun

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Par Lisa Miquet

Publié le

Arnaud Ele a décidé de retourner photographier le Cameroun, terre de son enfance.

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Arnaud Ele a vécu au Cameroun jusqu’à l’âge de 6 ans avant de déménager au Gabon où il est resté trois années, puis de passer par la France et la Suisse où il vit à présent depuis dix ans. Ces déménagements à répétition l’ont obligé à se questionner sur la notion d’identité. D’où vient-il ? À quel pays appartient-il vraiment ? Son quotidien n’est plus vraiment celui d’un Camerounais mais son histoire est bien différente de celle d’un Suisse.

Tiraillé par cette réflexion, il a profité d’un voyage de deux semaines à Yaoundé en famille pour réfléchir à ce sujet. Il nous raconte :

“J’ai souvent questionné ce sentiment qui m’habite quand je pense au Cameroun. Patriotique ou paternaliste, il dépeint une dichotomie identitaire difficile à clarifier en moi, ressenti commun des enfants de la diaspora.

Durant ce voyage, j’ai rencontré mes treize demi-frères, mon grand-père, mes oncles et tantes, mes amis d’enfance. Rentrer dans mon pays m’a fait comprendre qu’une partie de moi était là. Je ne suis pas seulement ‘de’ là-bas, mais d’une certaine manière, je fais partie de cet endroit et le Cameroun fait partie de moi.”

Un besoin viscéral de tout photographier

Passionné par le cinéma, Arnaud Ele explique que durant son enfance, il était déjà obnubilé par les images en général, il passait des heures devant la télévision quand il n’avait pas une caméra à la main. C’est donc tout naturellement qu’il a eu envie d’immortaliser ce voyage et ce questionnement identitaire en images. Alternant noir et blanc et couleurs, pour symboliser le passé et le présent, il a tenté de transmettre ses sentiments et de capturer la beauté du paysage.

“La terre a une autre couleur qu’en Europe, que je qualifierais de rouge sang. Au Cameroun, nous avons le désert, la ville, la forêt… des paysages et des scenarii visuels infinis. […] J’ai désormais compris que chaque histoire que je tourne est basée sur une rencontre personnelle. Pour moi, la personne est plus importante que la photo elle-même et si la rencontre est un succès, les images l’exprimeront. C’est comme ça que vous obtenez les meilleurs clichés.”

Il nous transporte alors dans les rues de Yaoundé mais aussi dans des régions plus reculées à la rencontre des Pygmées. En plus de nous raconter son voyage en images, il avoue être inquiet pour l’avenir du Cameroun puisque les élections présidentielles d’octobre pourraient renverser la situation du pays et même entraîner une guerre civile. Des images pleines de doutes, d’interrogations et d’espoir, à découvrir.

Vous pouvez retrouver le travail d’Arnaud Ele sur son site personnel et son compte Instagram.

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