L’univers cinématographique et surréel de Scandebergs, le duo qui vous fera voir rouge

L’univers cinématographique et surréel de Scandebergs, le duo qui vous fera voir rouge

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Par Joséphine Faisant

Publié le

Originaires d’Italie, Alberto Albanese et Stefano Colombini forment le duo Scandebergs à l’univers délicatement surréel. Artistes aux sensibilités différentes, ils ont su trouver un équilibre créatif en mêlant leurs compétences et atouts individuels.

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Au sein de ce duo, Stefano Colombini est issu d’un parcours de direction artistique, quand son acolyte Alberto Albanese a fait les Beaux-Arts et des études de photographie. Cette polarité créative leur permet de composer des images minutieusement cinématographiques, toujours teintées d’une douce étrangeté et emplies de couleurs chaudes.

Sur leur site, on peut lire ce texte qui résume bien le leitmotiv de Scandebergs : La présence de paysages sans références géographiques notoires ainsi que les airs ironiques presque énigmatiques des personnages creusent cette impression légère d’étrangeté que l’on trouve dans les situations d’apparence banale et commune.”

Au-delà du réel

Stefano nous le confirme, c’est presque toujours ce voile de surréalisme étrange couvrant les situations les plus banales qui déclenchent leur processus imaginatif. Il ajoute : Particulièrement toutes ces situations où l’on se sent soudainement déplacé, moments similaires au sentiment de déjà-vu”.

Une sorte de suspension au-dessus du réel qui se produit lorsque l’on prend, inconsciemment, de la distance avec un moment prosaïque et machinal. C’est cette sensation bizarre et souvent déstabilisante que les deux photographes explorent et honorent à travers des images aux lumières envoûtantes.

Que ce soit dans un décor urbain nocturne, dans une nature aride et exotique ou encore dans un intérieur 60’s, on est saisi par la récurrence de cette atmosphère surréelle. Une source d’inspiration comme parti pris créatif qu’ils déclinent avec talent, minutie et audace.

Un hommage au cinéma Technicolor

Le duo se distingue entre autres par le jeu de couleurs et de lumières qui s’invite sur chacune de leurs images. Chez eux, la couleur terne n’existe pas. Toutes les atmosphères qu’ils photographient revêtent un fort caractère chromatique. On apprécie cette extrême minutie dans leurs compositions visuelles qui font de leurs photos de véritables tableaux vivants.

En effet, on constate une véritable influence cinématographique dans le travail de Scandebergs. D’autant plus qu’ils nous confient s’inspirer particulièrement de l’univers des films Technicolor pour l’usage des couleurs.

Il s’agit des films du début du XXe siècle qui ont subi le procédé de synthèse additive de filtres couleurs. Stefano nous donne à titre d’exemple Le Narcisse noir, film britannique sorti en 1947 et réalisé par un autre duo créatif : Michael Powell et Emeric Pressburger. Au-delà de l’atmosphère bizarre qui règne également dans ce film, on reconnaît en effet une parenté dans la présence audacieuse et harmonieuse de couleurs vibrantes. Dans le même genre visuel et chromatique, on retrouve aussi Le Magicien d’Oz, sorti en 1939 :

“Nous aimons nous rappeler comme nous aimons les choses. Pas forcément de la façon dont les choses sont faites. Mais l’authenticité n’a pas nécessairement besoin d’être une avec la réalité, un sujet devient plus authentique lorsqu’il se rapproche de l’idée que nous en avons”, ont-ils confié à It’s Nice That.

Leur univers surréel et cinématographique représente la signature des deux photographes, qu’ils explorent avec inventivité.

Retrouvez Scandebergs sur leur compte Instagram.