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Les expérimentations de Michael Oliver, entre éternuements pris sur le vif et mises en scène

Les expérimentations de Michael Oliver, entre éternuements pris sur le vif et mises en scène

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Par Lise Lanot

Publié le

Arrivé à la photographie un peu par hasard, Michael Oliver met en image les moindres recoins de son imagination.

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Contrairement à ce qu’on entend souvent des trajectoires de nombreux photographes, Michael Oliver avoue ne pas avoir vraiment touché à un appareil photo avant l’université : “Après le lycée, je me suis dit que j’allais étudier la production musicale ou la photographie, et j’ai fini par choisir la photo. Ce n’était pas un domaine dans lequel j’avais de l’expérience et à mon étonnement, je suis devenu assez bon.”

Cette audace à l’origine de sa carrière, on la retrouve dans sa façon d’appréhender le travail de l’image et au sein de ses projets, à l’instar de Paused Tension, une série de photographies consacrées à l’instant précédant un éternuement. “Aussi étrange que cela puisse paraître, j’ai pu capturer des moments vraiment intéressants”, se réjouit-il.

Même s’il “ne veut pas paraître trop cliché”, Michael Oliver avoue majoritairement puiser l’inspiration de ses séries dans ses expériences passées, notamment ses allers-retours entre les États-Unis, où il vit aujourd’hui, et La Trinité dont il est originaire, et sa vie quotidienne. Ainsi, le jeune homme s’est mis en scène au sein d’un projet dans lequel il se raconte, logiquement intitulé Story Telling (soit “raconter une histoire” en Français, ndlr).

Le spectre des thèmes présentés est très large. Le photographe pose dans une église pour interroger la relation qu’un fils de pasteur peut entretenir avec la religion ou mime un accident de vélo censé mettre en exergue le danger que vivent les cyclistes sur les routes de la Floride.

Cependant, toutes les images de l’artiste n’ont pas vocation à transmettre un message particulier et Michael Oliver préfère bien souvent laisser l’interprétation ouverte à son public. Cela fait de Story Telling une association de photographies évoluant autour de la même atmosphère, plutôt qu’une “collection d’images” sur un thème donné, comme nous le précise le jeune homme.

Une approche décomplexée de la photographie et de sa réception

Les images ont été prises avec un appareil argentique et un réflex numérique, le tout dans un périmètre d’une dizaine de kilomètres autour de chez lui :

“Ce n’est pas par fainéantise je le jure, s’amuse-t-il, c’est juste que les idées me venaient lors du trajet entre l’école et chez moi, le soir. Je voyais un coin un peu sombre qui m’avait l’air intéressant et j’essayais de créer une mise en scène directement dans ma tête.”

Tandis que certaines compositions étaient travaillées en amont, d’autres lui venaient seulement le soir du shooting, ce qui s’accompagne forcément de son lot de surprises : “Tout le monde a pris des photos dont il n’est pas fier. Croyez-moi, j’ai eu beaucoup d’images ratées”.

On retrouve cette approche décomplexée dans la façon dont le photographe gère la réception de son travail : “Les réactions ont été mitigées. Certains trouvent que mes images n’ont aucun sens et que mes idées sont trop faciles. Et en même temps, d’autres se sentent vraiment concernés par ce que je transmets”.

Michael Oliver applaudit le fait que certains n’aillent pas du tout dans le sens qu’il voulait donner à ses images mais s’imaginent tout à fait autre chose : “La beauté de la photographie, et de nombreux autres médiums, est qu’il y a rarement une seule histoire derrière une image”. De quoi donner du grain à moudre à ses détracteurs et inspirer ceux qui n’osent pas toujours donner suite à leurs plus folles idées.

Vous pouvez retrouver le travail de Michael Oliver sur son site.