Avec sa série Flatland, l’artiste Aydın Büyüktaş s’amuse à plier l’espace en deux et à créer une nouvelle dimension.
À voir aussi sur Konbini
Grâce à son talent et son imagination, Aydın Büyüktaş est capable de créer de toutes pièces une nouvelle dimension − oui, rien que ça. En effet, le photographe turc s’est amusé pour sa série Flatland à retoucher ses nombreuses prises de vue et à leur supprimer totalement leur horizon. Non sans nous rappeler les films de Christopher Nolan − particulièrement Inception et Interstellar −, ces paysages imaginaires sont un moyen pour l’artiste de “laisser le spectateur seul avec un point de vue multidimensionnel romantique”.
Passionné par la science-fiction, il explique avoir puisé son inspiration dans Flatland: A Romance of Many Dimensions, un roman d’Edwin A. Abbott. Dans l’ouvrage, l’auteur suggère l’existence de dimensions spatiales supérieures aux trois dimensions que nous connaissons. Ces questions multidimensionnelles obsèdent d’ailleurs le photographe depuis longtemps :
“Pendant mon enfance et mon adolescence, j’ai lu des œuvres de science-fiction d’auteurs comme Isaac Asimov et Herbert George Wells, mais aussi des revues scientifiques et techniques. Ces livres m’ont fait me questionner sur des problèmes tels que les trous de ver, les trous noirs, les univers parallèles, la gravitation, la flexion de l’espace et du temps. […] Pendant que je lisais Hyperspace de Michio Kaku, j’étais obsédé par la question suivante : si un trou noir se produit à l’endroit où nous vivons, comment est-ce qu’il plierait l’espace, le temps et le lieu ?”, nous a-t-il confié.
Après des années de questionnement, l’artiste a eu envie de laisser parler sa créativité pour nous interroger en images sur ces sujets. Pour cela, il a mené un travail de longue haleine : il s’est tout d’abord rendu aux États-Unis — en Arizona, en Californie, au Texas et au Nouveau-Mexique — afin de capturer de nombreuses images de chaque lieu avec un drone. Après avoir photographié chaque endroit sous tous les angles possibles et imaginables, le photographe s’est attelé à la manipulation numérique et a réalisé des collages de ses différentes images, afin de donner cette impression d’espace incurvé.
Il explique que ce projet lui aura demandé beaucoup de temps et de travail : au moins deux mois pour planifier avec soin les prises de vue, un autre pour capture les images et encore quelques-uns pour réaliser les montages finaux. Un travail complexe aussi bien sur le fond que la forme, mais qui, en nous proposant une nouvelle représentation du réel, repousse les limites de la vision humaine.
Vous pouvez retrouver le travail d’Aydın Büyüktaş sur son site personnel, sa page Facebook ou son compte Instagram.
