Depuis deux ans, le compte Instagram @EverydayClimateChange compile des images documentant les effets du réchauffement climatique à travers le monde.
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Traduction : “Durant le siècle dernier, les températures moyennes du centre de Tokyo ont grimpé de plus de 5 degrés. Elles sont de 4 degrés plus élevées que la moyenne nationale. Ces augmentations de températures dans des zones urbaines comme Tokyo sont appelées “effets d’îlot thermique urbains”. Les immeubles, les routes et ce qu’on trouve généralement en abondance dans les grandes villes absorbent la chaleur le jour durant et la relâche la nuit venue, conservant les températures à un niveau élevé. Cela est en partie causé par le fait que Tokyo ne dispose pas de beaucoup de parcs et d’arbres.”
Donald Trump et ses petits amis climato-sceptiques devraient peut-être faire un tour sur le compte Instagram de @EverydayClimateChange. Créé en 2015, ce compte collaboratif rassemble les travaux de photographes dispersés sur les sept continents. L’idée, précise le collectif fondateur, est de prouver par l’image que le changement climatique n’a pas de conséquences seulement “là-bas”, par-delà nos frontières et dans les pays les plus pauvres du globe. Au contraire, les modifications que subit notre planète arrivent et découlent d’ici, chez nous.
Grâce à Instagram, les photos sont visibles par tous, en tout temps et en tous lieux. Le compte est aussi universel qu’il s’adresse particulièrement à chacun de nous. Les photographies valent comme preuve documentaire des changements climatiques et de leurs conséquences tandis que leurs légendes proposent des “solutions qui permettraient d’atténuer les effets du réchauffement climatique sur notre monde”.
L’hémisphère nord, problème et clef du bouleversement climatique ?
Le collectif, aussi présent sur Facebook, souligne vigoureusement que ce n’est pas les habitants des pays en développement qui doivent être seuls tenus informés des problématiques liées au climat puisqu’ils “vivent déjà avec ses conséquences”. Au contraire, le “Nord industrialisé est en même temps le problème et une possible clef de la solution”. En effet, on entend souvent que les pays en développement doivent se développer tout en prenant garde à leur empreinte écologique et de façon durable, mais on oublie souvent de préciser que les pays dits développés ont bâti leur richesse en pompant les réserves de notre planète, sans se soucier des conséquences.
Le projet a été fondé par James Whitlow Delano et a été inspiré par le compte @EverydayAfrica dont l’objectif affiché est de combattre le cliché selon lequel le continent est un territoire rempli de “pauvreté, de maladies et de guerres”. Après avoir reçu beaucoup de succès sur l’application, les images d’Everyday Africa ont été publiées dans un livre.
Il faut rappeler que ce collectif de photographes avait déjà été rassemblé par For Freedoms dans le cadre de discussions sur la collectivité photographique. Les artistes qui alimentent le compte sont basés dans des lieux très divers : de Tokyo au Ghana en passant par Bangkok, l’Inde, New York, Paris, Rome, San Francisco, Istanbul ou encore l’Australie. Naviguer à travers le compte d’Everyday Climate Change fait douloureusement prendre conscience des plaies dont souffrent nos terres.
Traduction : “Une femme construit un abri dans un camp pour les personnes qui ont dû fuir à cause de la sécheresse et de la famine dans la région d’Ogaden au sud de l’Éthiopie. La corne de l’Afrique est de nouveau touchée par la sécheresse. La sécheresse actuelle est la dernière en date d’une longue lignée d’événements liés au réchauffement climatique frappant de plein fouet la région, et elle est probablement la pire connue depuis des décennies. Le changement climatique produit un cycle cruel d’épisodes de sécheresse répétés, malgré les efforts locaux pour en réduire les conséquences. Les solutions à court terme visant à réduire ces sécheresses, telles que la distribution de nourriture, et les solutions à long terme, telles que la plantation de variétés de cultures résistantes, peuvent aider les populations locales. Cependant, si on ferme les yeux sur l’origine du problème, les cycles de sécheresse et de famine continueront d’empirer.”
Traduction : “Une femme se lave le visage sur les berges du Gange, dans le centre de Calcutta. Les villes côtières indiennes ont été identifiées comme étant les plus sujettes aux effets du changement climatique, comme la montée du niveau des eaux. Cependant, fin 2016, Calcutta a été nommée comme l’une des 11 villes du monde qui gèrent le mieux la question du changement climatique, lors du sommet C40 organisé par le maire de Mexico : ‘Les changements climatiques de Calcutta ont été exacerbés par des dispositifs insalubres et des déversements de déchets… Le projet [de la ville] est d’éradiquer ces déversements de déchets à ciel ouvert et de limiter les concentrations de méthane générées par les sites de décharge’. Une étape encourageante pour l’une des villes les plus vulnérables du monde.”
Traduction : “Une femme transporte du bois de mangrove sur sa tête. La déforestation de la mangrove, utilisée comme bois de chauffage, a engendré la suppression de l’un des outils naturels les plus efficaces de protection de la côte, résultant en l’érosion accrue de diverses parties du littoral.”
Traduction : “Les hommes d’un village malien traversent une digue construite afin d’aider à retenir l’eau de pluie. Le changement climatique a causé des sécheresses prolongées et des saisons des pluies irrégulières à travers le Sahel ces dernières années. Cela a contribué à une vulnérabilité alimentaire, de la pauvreté et une migration des habitants à travers la région. Un des problèmes du dérèglement de ces cycles de saisons sèches et pluvieuses est que lorsque la pluie tombe enfin, l’eau disparaît très rapidement, avalée par les terres assoiffées, et il reste très peu d’eau pour les cultures ou la nappe phréatique. Des systèmes améliorés de gestion de l’eau (à l’instar de cette digue) aide à retenir les eaux, à augmenter leur infiltration dans les nappes phréatiques, améliorant le rendement agricole et étendant la saison des plantations. Les communautés rurales s’adaptent ainsi plus facilement aux effets néfastes du changement climatique.”
Traduction : “Un carcajou sort la tête de son trou enneigé sur le versant nord de l’Alaska. Les carcajous sont de véritables machines à neige. Ils ont besoin de la neige pour survivre. Le changement climatique menace directement la survie de cet animal. Mettez-vous à la place d’un carcajou la semaine prochaine… Marchez ou allez au travail à vélo… Et si quelqu’un vous dit que l’action pour le climat n’est pas nécessaire, alors déchiquetez-le avec vos griffes !”