Les photographes du projet Izberg racontent leurs carnets de voyage

Les photographes du projet Izberg racontent leurs carnets de voyage

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Par Lisa Miquet

Publié le

“Nous avons débuté la photographie au début de nos études d’arts appliqués en 2006 et depuis, nous n’avons jamais cessé d’utiliser ce médium. Désormais, la photographie fait partie intégrante de notre quotidien et il ne se passe pas un week-end ou un voyage sans que nous n’emportions avec nous nos boîtiers […]. Le fait de shooter à deux est l’essence même du projet Izberg. En effet, depuis maintenant plusieurs années, nous vivons ensemble, voyageons ensemble, découvrons de nouvelles choses ensemble… De fait, lorsque nous avons crée le projet, il n’y avait pas réellement eu de calcul dans notre manière d’appréhender l’acte photographique. Depuis, les choses se font naturellement et sans vraiment le vouloir, nos deux visions se rejoignent.”

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“Être certain de ce que l’on photographie et attendre la fin de la pellicule”

Leurs images, réalisées à l’argentique (principalement 35mm et Polaroïd), dégagent une certaine authenticité. Les cadres sont posés et réfléchis, la pellicule apporte grain et texture à l’image. Un choix très important pour les deux créatifs :

“Même si ces dernières années le numérique est devenu majoritaire au sein des pratiques photographiques, notre génération a grandi avec l’argentique et en garde malgré tout une certaine nostalgie. De plus, à l’heure des réseaux sociaux où la surabondance d’images quotidiennes est devenue la règle, ce médium donne aux photographies une saveur particulière. Et finalement, au-delà même des images produites, c’est tout ce qui entoure la pratique qui en fait son charme : être certain de ce que l’on photographie, attendre la fin de la pellicule et son développement pour découvrir les images, se souvenir des instants qui ont précédé et mené à cette photo plutôt qu’une autre.”

“Notre pratique photographique est très liée à la découverte et à la documentation des lieux.”

Leurs séries photos se présentent sous forme de carnets de voyage. Si certains ont comme démarche de documenter leur quotidien, l’œil des deux photographes semble particulièrement s’aiguiser lorsqu’ils sont dépaysés. Les nouveaux cadres, nouvelles lumières et les changements d’ambiance sont leurs principales sources d’inspirations :

“En effet, il est très rare que nous photographions Paris, la ville dans laquelle nous vivons.
Notre pratique photographique étant très liée à la découverte et à la documentation des lieux, il est certain que nous sommes beaucoup plus inspirés par des destinations que nous découvrons pour la première fois que par notre environnement habituel et quotidien. Il nous arrive parfois de photographier nos proches ou des événements de la vie quotidienne, mais cela reste relativement rare par rapport à l’ensemble de notre travail. Si nous sommes amenés à réaliser des photos de ce type, c’est essentiellement avec nos smartphones, notamment pour la rapidité et la facilité d’utilisation. Nous gardons le charme de l’argentique pour des instants plus singuliers comme les voyages, les reportages, les portraits,…”

Au fur et à mesure de leurs différentes séries, du Maroc à la Suède en passant par le Portugal, on peut remarquer la présence de certains éléments récurrents comme les véhicules, les pancartes ou les détails architecturaux. Un parti pris qui n’est pas tout à fait conscient pour le couple de photographes :

“Avec le temps notre regard s’est affiné, des choix esthétiques se sont peu à peu affirmés et de manière inconsciente, certains sujets sont en effet devenus récurrents. Cela n’est pas le fruit d’une réflexion ou d’un choix en particulier, ces derniers se sont simplement installés inconsciemment dans notre pratique au fil du temps, et font aujourd’hui partie intégrante de notre travail photographique. Nous affirmons dorénavant ce choix, cet esthétisme comme un fil rouge que nous déroulons lors de nos voyages ou de nos reportages par exemple.”