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La sensualité du monochrome retracée dans une expo à la gloire de Newton et Mollino

La sensualité du monochrome retracée dans une expo à la gloire de Newton et Mollino

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Par Lise Lanot

Publié le

Du 9 février au 8 avril, la galerie parisienne Sage présente une “rapide histoire du nu” à travers de vieux tirages d’Helmut Newton et de Carlo Mollino.

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La galerie Sage réunit dix-huit tirages anciens de Carlo Mollino, architecte, designer et touche-à-tout italien, et d’Helmut Newton, photographe de mode allemand de génie. Les deux hommes retracent à eux deux le XXe siècle : Mollino a vécu deux guerres mondiales avant de s’éteindre en 1973, tandis que Newton, né en 1920, a glorifié “l’érotisme provocant” des années 1980.

Comme le précise la galerie, ces photos de nus permettent de créer un pont entre les “images confidentielles de l’Italie d’avant-guerre” et les “clichés froids et stylisés, inspirés par la photographie de mode des années 1980”. Le noir et blanc sublime les corps de ces femmes aux regards forts, aux poses parfois lascives et à la sensualité folle.

“Si un photographe prétend qu’il n’est pas un voyeur, c’est un idiot”

La galerie rappelle le rôle prépondérant de Newton dans le monde de la photo : “Un photographe majeur dont le style a bousculé et renouvelé l’image de mode avec une impétuosité inédite.” Son travail se concentre autour de trois pôles, portraits, nus et photographies de mode, que le photographe allemand refuse de considérer comme des œuvres d’art : “La photographie de certaines personnes est de l’art. Pas la mienne. Si mes travaux peuvent être exposés dans des galeries ou des musées, c’est bien. Mais ce n’est pas la raison pour laquelle je les fais.”

Photographe novateur et subversif, Newton crée des images qui portent un message d’émancipation féminine et de modernité. Il confirme d’ailleurs la position ambivalente du photographe, déclarant : “Si un photographe prétend qu’il n’est pas un voyeur, c’est un idiot.”

Au contraire, Carlo Mollino n’était pas connu pour ses photographies de son vivant : c’est à sa mort que l’on a découvert son trésor d’images. Majoritairement prises dans les années 1960, les photos présentent des jeunes femmes qui sont dites “des étudiantes, petites amies, danseuses, prostituées, beautés de la vie nocturne turinoise séduites et photographiées se dénudant, dans les décors familiers de Mollino”. À travers les photos de Mollino transparaissent la complicité et le lien entretenus par le photographe et son modèle.