Nick Prideaux nous transporte dans un univers inspirant, minimaliste et coloré

Nick Prideaux nous transporte dans un univers inspirant, minimaliste et coloré

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Par Joséphine Faisant

Publié le

Avec ses photos colorées prises en argentique, Nick Prideaux nous offre un regard décalé sur le monde en suivant une mystérieuse fille à la coupe au carré, toujours vue de dos.

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Nick Prideaux est un photographe australien travaillant exclusivement en argentique, pour capturer les instants qui fleurissent autour de lui avec une palette de couleurs oniriques. Il est fidèle aux dégradés de bleus et de roses, qu’il met volontiers en contraste avec des végétaux ou le dos de sa muse aux cheveux courts, Matilda.

On s’amuse à retrouver dans presque tous les projets de Nick Prideaux l’apparition un peu intrigante d’une jeune fille dont la couleur des cheveux courts évolue sans cesse. Allongée, debout, assise, habillée, dénudée, cette muse imaginaire apporte par sa présence fuyante, presque insaisissable, du réalisme aux décors oniriques du photographe.

De Tokyo à Bangkok

Après avoir fait des études de cinéma, Nick Prideaux quitte l’Australie en 2012 pour Tokyo. La ville l’inspire, et c’est là que sa passion pour la photographie commence. Aujourd’hui, il vit à Bangkok dont il apprécie particulièrement l’ambiance vibrante et colorée. Il est sous le charme de la capitale thaïlandaise et de la bonne humeur générale qu’il perçoit auprès des habitants.

Les atouts visuels de Bangkok sont nombreux : l’abondance de fleurs et plantes tropicales dans son quartier en est un exemple, mais aussi la récurrence de nuances roses et jaunes. Son quotidien est l’une de ses premières sources de créativité. Pour lui, les rues de Bangkok sont assez chaotiques, le rythme et le volume sonore sont intenses. Ainsi, il envisage ses photos comme des parenthèses de sérénité dans son quotidien, des images comme des bulles flottant au-dessus du réel. Toutefois, il déclare faire moins de photographies de rues qu’autrefois, car il préfère désormais avoir davantage de contrôle, être plus sélectif. Le photographe explique d’ailleurs que ses images appartiennent à un espace-temps qui leur est propre, mystérieux et indépendant de la réalité d’où elles émanent.

Minimalisme et jeux de couleurs

Nick Prideaux s’inspire de nombreux éléments, mais ce qu’il recherche avant tout, c’est une lumière lui permet d’immortaliser une ambiance particulière. Revendiquant le “minimalisme”, il avoue être un adepte de l’approche “Less is more”. C’est pourquoi il inclut très peu d’éléments dans son cadre.

Cet esthète joue avec les reflets lumineux entre l’eau et le ciel, notamment dans la série Untitled Blue où la surface de l’eau se pare de différentes textures et lumières. Au-delà de cette série dédiée au bleu de l’eau, Nick Prideaux semble de manière générale attiré par l’esthétique aquatique : la palette de couleurs de ses clichés, les mouvements et textures des décors qu’il photographie le démontrent. Il est par ailleurs très fidèle à certains éléments visuels qu’il célèbre et renouvelle avec talent. La panoplie de dégradés roses et bleus fait partie des récurrences de son travail : la série Untitled Sunsets réunit ainsi des images de ciels bicolores et nous fait flotter dans une bulle d’onirisme.

Inspiration : Ren Hang

Le photographe australien évoque lui-même l’admiration qu’il a pour Ren Hang : les couleurs, la façon de composer avec la nature, la délicate note d’étrangeté… Les photos de Nick Prideaux ont un petit quelque chose qui fait penser à l’œuvre du célèbre photographe chinois décédé en février dernier. La présence récurrente d’éléments végétaux et aquatiques que l’on trouve chez les deux photographes permet de faire ce lien entre leurs travaux, ainsi que les instants de “lévitation” qu’ils capturent, nous donnant l’impression d’échapper à l’instant présent et au monde physique.

En revanche, l’atmosphère créée par les images de Nick Prideaux est plus douce, comme une chimère veloutée. Les autres maîtres de Nick Prideaux sont Todd Hido, Nan Goldin, Wolfgang Tillmans et Nobuyoshi Araki.

L’ensemble du travail de Nick Prideaux est accessible sur son site et à suivre sur Instagram.