Paris ou Tianducheng ? François Prost met en images leurs ressemblances troublantes

Paris ou Tianducheng ? François Prost met en images leurs ressemblances troublantes

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Par Lisa Miquet

Publié le

Paris ou Tianducheng, saurez-vous faire la différence ?

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Avec sa série Paris Syndrome, François Prost met en évidence les similitudes entre Paris et Tianducheng, quartier chinois de la banlieue de Hangzhou, construit à la façon d’un Paris miniature. Également appelé “Sky City”, ce projet immobilier de luxe a été construit il y a dix ans et fait 31 kilomètres carrés. Il comporte une tour Eiffel de 100 mètres de haut – soit trois fois moins que l’originale –, de nombreux blocs haussmanniens et une réplique du jardin de Versailles.

Cette copie de Paris à des milliers de kilomètres est un quartier de banlieue principalement occupé par une population de classe moyenne, qui vit à Tianducheng de la même manière que n’importe où ailleurs en Chine. Toutefois, le lieu est considéré comme un décor parfait pour les shootings photo de mariage, et attire quelques touristes qui viennent se balader sous la réplique tour Eiffel – qui, là-bas, s’illumine toutes les cinq minutes.

Au-delà de s’intéresser à ces ressemblances architecturales frappantes, voire troublantes, François Prost s’est aussi questionné sur le syndrome du voyageur, qui se manifeste lorsque l’on est confronté à une surcharge d’œuvres d’art (syndrome de Stendhal), de symboles religieux (syndrome de Jérusalem) ou lorsque l’on est frappé par le décalage entre l’image fantasmée d’une ville et sa réalité (syndrome de Paris) – d’où le nom de sa série : Paris Syndrome. Il s’agit un trouble psychosomatique qui entraîne des vertiges, des malaises voire des hallucinations chez certains individus.

Un fort décalage entre attentes et réalité

Ce syndrome peut donc aussi se déclencher lorsqu’il y a un décalage important entre l’image idéalisée d’un lieu et sa réalité, ce qui crée un choc des cultures. Par exemple, de nombreux Japonais sont chaque année victimes de ce trouble lorsqu’ils arrivent à Paris, car la réalité de la vie parisienne est très différente de l’image véhiculée par les films et la publicité. Photographier le quartier de Tianducheng était une manière pour l’artiste d’aborder cette thématique, il raconte au site Web It’s Nice That :

“Je me souviendrai toujours de la première fois que je suis allé à Venise. J’avais 23 ans. Je suis arrivé seul par train, et dès que je suis sorti de la gare, j’ai eu l’étrange impression de ne pas savoir si ce que je voyais était réel ou non. La même chose s’est produite quand je suis allé à Rome, en Inde et à New York.

Ces lieux sont tellement chargés d’histoire, de références et de fantasmes que lorsque vous y allez pour de vrai, ça met la pagaille dans votre cerveau : vous êtes confrontés soudainement à la réalité des images que vous avez vues. J’ai appris plus tard que cela s’appelait syndrome de Stendhal, et que c’était un phénomène qui arrivait beaucoup aux touristes japonais venant à Paris ou à Florence. “

En ressemblant à Paris, le quartier de Tianducheng génère probablement moins de trouble émotionnel. François Prost a donc décidé d’immortaliser le quartier et de mettre en parallèle les images des deux endroits. Souvent le doute est permis, on vous laisse retrouver l’orignal de la copie.

Vous pouvez retrouver le travail de François Prost sur son site personnel et son compte Instagram.