Politics of Sport, la série qui questionne le pouvoir du sport à l’échelle mondiale

Politics of Sport, la série qui questionne le pouvoir du sport à l’échelle mondiale

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Par Lise Lanot

Publié le

Christto & Andrew vivent au Qatar. Voyant l’ampleur des événements sportifs là-bas, ils ont mis en place un projet autour de l’industrie du sport.

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Christto Sanz et Andrew Jay Weir sont un duo de photographes originaires de Porto Rico et d’Afrique du Sud basés au Qatar, dans la ville de Doha. Christto & Andrew avaient raconté au site Fotoroom s’être rendu compte à quel point le sport était un indicateur important du développement d’un pays. En quelque sorte, le sport fait partie du “soft power” d’un gouvernement : recevoir telle ou telle compétition apporte gloire, prestige et surtout beaucoup d’argent au pays organisateur. Ils expliquent : “Au Qatar, les événements sportifs sont particulièrement populaires et fortement soutenus par le pays”. Ce sont ces constats qui ont motivé les deux hommes dans la création de ce projet.

Les deux photographes estiment que c’est grâce à la chance, “voire au destin”, nous précisent-ils, qu’ils ont atterri au Moyen-Orient : “Nous avons commencé à réfléchir à un projet concernant le sport, parce que nous nous demandions comment le Qatar avait réussi à devenir l’hôte de tant de rencontres sportives majeures et comment le pays continuait de poursuivre cette ambition.”

Des images stéréotypées d’athlètes détournées

Dans leur série Politics of Sport, Christto et Andrew mettent en scène des personnages inventés représentant des athlètes. Les photographes insistent sur le fait que les modèles viennent de toutes les classes sociales du Qatar :

“C’est un aspect important de notre projet et on espère que cela fera réfléchir nos spectateurs sur plusieurs niveaux, en profondeur. Ils ne sont pas de vrais athlètes, mais ils représentent l’idée d’être des héros athlétiques. Ainsi s’est créée une sorte d’ironie”.

Après moult réflexion, le duo a décidé de créer différentes sortes de héros sportifs qui ne représentent pas tout à fait les critères de perfection des athlètes d’élite, c’est-à-dire des personnages qui ne sont pas des athlètes, mais qui essaient au mieux de leur ressembler. Le résultat : des détournements qui prêtent parfois à sourire et visent surtout à mettre en lumière l’industrie du sport et en particulier “ses contradictions”.

L’objectif de la série était d’exposer les côtés plus sombres de cette industrie. Le duo ajoute : “Nous voulions parler du fait que la prospérité et le pouvoir sont injectés dans les esthétiques sportives, et aussi traiter des questions sous-jacentes auxquelles font face les pays hôtes d’événements sportifs mondiaux et les implications sur le plan social.”

Si le projet a été plutôt bien reçu, Christto Sanz admet qu’il a aussi été sujet à controverse. De leur côté, les artistes précisent qu’ils n’avaient aucunement l’intention de créer une contestation, mais plutôt d’exposer les problématiques liées à ces événements qui mobilisent tant d’argent et polarisent tant de regards en créant des personnages de façon humoristique.

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