Le Prix de la reine Elizabeth récompense quatre ingénieurs aux innovations numériques révolutionnaires

Le Prix de la reine Elizabeth récompense quatre ingénieurs aux innovations numériques révolutionnaires

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Par Lise Lanot

Publié le

Quatre ingénieurs ont reçu le Queen Elizabeth Prize for Engineering pour des innovations révolutionnaires bénéficiant à l’humanité. 

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Le Queen Elizabeth Prize for Engineering, soit le “Prix de la reine Elizabeth pour les sciences de l’ingénieur”, a choisi cette année d’accorder son prix d’un million de livres sterling (environ 1 160 000 euros) à quatre ingénieurs pour leur contribution au développement de l’imagerie numérique.

Eric Fossum, George Smith (deux ingénieurs américains), Nobukazu Teranishi (ingénieur japonais) et Michael Tompsett (ingénieur britannique) ont reçu le “Prix de la reine Elizabeth” pour leurs innovations concernant la façon dont on recueille et analyse l’information visuelle. Le magazine Time explique qu’à eux quatre, ils sont responsables d’inventions qui ont révolutionné l’imagerie numérique sur trois décennies. Ils ont créé le capteur CCD (Charge Coupled Device, dispositif à couplage de charge), la photodiode attachante et la technologie CMOS (Complementary Metal Oxyde Semiconductor, que l’on peut traduire par semi-conducteur à oxyde de métal complémentaire).

De Mars à notre poche arrière

Rassemblées, ces innovations ont rendu possible la production d’appareils photo numérique toujours plus petits, sans que ces rétrécissements ne nuisent à leur qualité. Cette technologie a par exemple permis au “corps médical de bénéficier d’une image haute définition de l’intérieur de notre corps, à une sonde de la Nasa d’envoyer des images détaillées de Mars et à nos téléphones de prendre des selfies”, détaille le Time.

Les chercheurs continuent de s’étonner de l’étendue de l’utilisation de leurs innovations. Ce qui a été inventé au départ pour un domaine très précis des sciences de l’ingénieur (tels que l’astrophysique ou la médecine) s’est démocratisé jusque dans notre quotidien. À titre d’exemple, Michael Tompsett raconte que c’est dans les années 1970 qu’il a commencé à travailler sur le développement de capteurs d’image :

“Je savais bien qu’il fallait rendre les appareils photo plus petits, mais à ce moment-là, si je savais que tout le monde finirait par porter un capteur dans sa poche ? Absolument pas. Depuis les cinquante dernières années, cette technologie continue de s’améliorer : les capteurs d’image se trouvent partout dans le monde et sont produits par milliards.”

Quant à Eric Possum, il a développé le capteur d’image CMOS, alors qu’il travaillait à la Nasa :

“On essayait d’améliorer les performances d’appareils dans l’espace, et de les rendre plus résistants aux radiations. Je savais que cette technologie serait utile dans de nombreux domaines mais je suis chaque jour étonné de voir à quel point cette technologie s’est étendue – des selfies jusqu’aux caméras qui scrutent votre intestin grêle.”

Un million de livres grâce à la reine

Depuis 2011, le Queen Elizabeth Prize for Engineering récompense les ingénieurs dont les innovations ont révolutionné les sciences de l’ingénierie et ont profité au monde entier. Tous les deux ans, un million de livres est reversé à un ingénieur ou une petite équipe d’ingénieurs, au nom de la reine Elizabeth II.

Le site officiel du prix indique que celui-ci contribue à mettre en lumière l’importance des sciences de l’ingénieur et invite les jeunes à s’engager dans ces domaines. Ce prix a récompensé, entre autres, Robert Elliot Kahn, Vinton Cerf et Louis Pouzin pour leur contribution à l’architecture ouverte d’Internet ou encore Robert Langer, pour ses innovations au croisement de la chimie et de la médecine.

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