Toutes les beautés sont mises en valeur dans les nus de Jam Abelanet

Toutes les beautés sont mises en valeur dans les nus de Jam Abelanet

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Par Lise Lanot

Publié le

Un peu (beaucoup) d’huile, des fonds pastel et une myriade de corps différents prêts à poser nus, c’est la recette d’Histoires de corps, le dernier projet du photographe français Jam Abelanet.

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Ils ont 18, 35 ou 58 ans, ils sont modèles professionnels, anonymes, comédiens, travailleurs du sexe ou policiers, et ils ont accepté de se découvrir, au sens propre comme au figuré, devant l’objectif de Jam Abelanet. À travers une petite centaine de portraits, le photographe raconte les Histoires de corps de ceux qui ont accepté de lui faire confiance et de lui confier en quelques lignes et en images leur rapport au corps.

Chaque modèle a été immortalisé dans le studio photo du photographe, devant un fond orné de tubes LED pour les éclairages : “Je voulais un éclairage qui soit très englobant et qui mette bien en valeur les courbes et les reflets”, précise-t-il. Ces mêmes courbes sont déjà mises en valeur par un mélange d’huile qui recouvre les corps, qui a permis à ces nus de prendre une dimension particulièrement graphique, surréaliste et artificielle et, selon les mots de l’artiste, de mettre tous ces corps “au même niveau” :

“J’aurais pu prendre un parti pris réaliste, ou avec une lumière plus directe et moins enveloppante, mais ça aurait été assez injuste selon moi. Un corps parfait, vu sous n’importe quel angle et dans n’importe quelle lumière, restera beau et équilibré ; ce n’est pas le cas d’un corps plus âgé, moins ferme, aux formes moins harmonieuses.

Une lumière plus rasante aurait accentué les imperfections de la peau par exemple, et comme je me suis interdit de retoucher la morphologie des modèles, il fallait qu’à la prise de vue, les petits défauts soient atténués.

Cet aspect brillant est comme la dernière couche de vernis sur l’œuvre, celle qui uniformise les différences et donne ce côté un peu éthéré aux images. Il équilibre la série et met tout le monde sur un pied d’égalité. D’ailleurs, le fait de voir un homme nu et ventru de 50 ans à côté d’une mannequin de 25 ans au ventre plat n’est absolument pas gênant, on les perçoit juste comme deux morphologies différentes.”

Au départ, Jam Abelanet avoue pourtant que son projet se concentrait sur la photographie de modèles professionnels, aux types de corps uniformes, “plutôt mannequins”, selon ses mots. C’est l’huile qui l’a convaincu de tester l’expérience graphique sur des morphologies différentes, jusqu’à chercher des profils de plus en plus atypiques :

“Des personnes touchées par la maladie ou ayant subi des chirurgies invasives, ou bien des gens qui, dans leur identité sexuelle ou dans leur sexualité, se cherchent ou expérimentent d’autres voies. Celles qui modifient leur apparence par le tatouage, la scarification ou le piercing, par la musculation ou encore la malnutrition.”

Dans son ouvrage, le photographe associe à chaque image quelques mots écrits de la main des modèles. Ceux-ci, après s’être dénudés, se livrent à propos de leur rapport au corps et de leur vécu. Certains racontent comment ils vivent avec leur obésité ou comment certains passages de leur vie ont fait évoluer leurs complexes ou leur confiance en eux. La galerie de personnages proposée par Jam Abelanet invite le lecteur à se perdre dans la diversité des corps et des histoires en mettant à l’honneur l’acceptation de soi pour tous.

Histoires de Corps est disponible ici.