Avec Transparent City, Michael Wolf remet l’humain au centre de la ville

Avec Transparent City, Michael Wolf remet l’humain au centre de la ville

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Par Lisa Miquet

Publié le

En photographiant les façades des immeubles de Chicago, Michael Wolf s’immisce dans l’intimité de ses habitants.

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Que ce soit à Paris, Chicago, Hong Kong ou encore Tokyo, Michael Wolf développe une démarche artistique qui s’interroge sur les rapports qu’entretiennent l’humain et la ville. Dans sa série Tokyo Compression, il photographiait la promiscuité dans le métro et la manière dont les transports urbains transformaient les corps. Cette fois-ci, avec Transparent City, il met en regard des images d’immeubles et des zooms sur leurs intérieurs, attirant l’attention du spectateur sur des détails de la vie intime de leurs occupants.

On découvre alors des façades d’immeubles prises à Chicago, des images aux cadrages serrés qui montrent l’uniformité du paysage urbain : chaque fenêtre est identique à sa voisine et ce, des centaines de fois. Ces textures quadrillées semblent déshumanisantes et désincarnées. Il est difficile de se dire qu’à l’intérieur de chacune de ses cases vit un être humain, avec son quotidien et sa propre histoire. Mais c’est là où réside la force du travail de Michael Wolf, puisqu’en shootant en très haute résolution, l’artiste peut zoomer de nombreuses fois et donc récupérer des images de petits détails de vie capturés à travers les fenêtres des bâtiments.

Manier le microscope comme le télescope

C’est d’ailleurs en agrandissant par hasard une de ces images qu’il a eu l’idée de ce procédé et l’artiste est rapidement devenu fasciné par ces manifestations de vie humaine. Il a donc parcouru chaque centimètre de ces paysages urbains en zoomant pour trouver des moments de vie. Les images altérées par le zoom numérique laissent apparaître des pixels, ce qui nous rappelle le quadrillage des immeubles.

En faisant ces agrandissements, l’artiste remet l’humain au centre de la ville, mais joue aussi avec les échelles, en nous rappelant que nous sommes tous pris entre l’infiniment grand et l’infiniment petit. Maniant aussi bien le microscope que le télescope, Michael Wolf sera exposé à partir du 16 juin à la Galerie Particulière à Paris. Et si vous n’êtes pas de passage à la capitale, vous pouvez toujours regarder son One Minute Portrait pour découvrir un peu mieux l’univers de l’artiste.

“Michael Wolf, Insidious”, du 16 juin au 28 juillet 2018 à la Galerie Particulière à Paris.