La triste réalité de l’existence morose des ours polaires en captivité

La triste réalité de l’existence morose des ours polaires en captivité

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© Alexandra Polina

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Par Justina Bakutyte

Publié le

Un photographe taïwanais a écumé les zoos pour observer la tristesse qui accable ces mammifères en voie de disparition.

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Quand on est enfant, aller au zoo équivaut à une aventure digne du Livre de la Jungle. On s’émerveille devant la diversité des animaux, leur nom, leur cri et même, soyons honnêtes, leur odeur. Pour peu que l’on ait le droit de manger une glace, c’est juste magique. Une fois atteint l’âge adulte, l’expérience est bien différente, pour ne pas dire traumatisante.

Parce qu’à ce stade, on sait probablement déjà que les animaux retenus en captivité sont souvent enfermés dans de mauvaises conditions que certains responsables de zoo eux-mêmes considèrent comme dégradantes. Nous entendons d’ailleurs régulièrement parler des signes de dépression ou des tentatives de suicide des animaux en captivité, sans que cela ne fasse réagir les milliers de zoos qui existent dans le monde.

Le photographe taïwanais Sheng Wen Lo espère mettre une fois de plus en lumière la souffrance des animaux en captivité avec une série de photos touchante intitulée White Bear (“Ours blanc”).

Prises dans 26 zoos en Europe et en Chine, ces images montrent la sombre réalité de ces animaux dans leur habitat artificiel. Ils offrent un regard sans détour sur les conditions terribles dans lesquelles vivent ces créatures magnifiques, souvent tout au long de leur vie. Sheng Wen Lo a expliqué au Huffington Post :

“La série n’a pas pour sujet les ours polaires, mais les animaux sauvages en captivité, et le dilemme entre vouloir les exposer et le coût que cela représente. Il ne s’agit pas de se demander si les animaux sont adaptés aux programmes de captivité, mais plutôt si certaines espèces sont faites pour être enfermées de la sorte.”

Des petits espaces remplis de blocs de bétons avec de la peinture qui s’effrite et des rochers entourés de bassins d’eau boueuse ne consituent pas l’environnement approprié pour des animaux comme les ours polaires. “Installés au milieu de ce décor artificiel et de ces accessoires, ils semblent mal à l’aise. C’est une réalité forcée”, a déclaré Shen Wen Lo au magazine Wired.

Lors de son travail sur cette série, le photographe a consulté des vétérinaires et des experts en zoologie pour en savoir plus sur le comportement des ours polaires et sur ce que révélait leur attitude dans ses photos.

Dans un clip intitulé La Marche du Grand Ours Blanc (ci-dessous), il utilise des vidéos filmées dans différents zoos pour montrer les comportements types des ours polaires en captivité, comme faire les cent pas. Dans un espace limité, les animaux ont en effet tendance à répéter le même mouvement, ce qui est révélateur de la dégradation de leur état de santé. Gardez à l’esprit que les images de ces vidéos ne tournent pas en boucle.

Vous pouvez voir la série White Bear lors du festival de photo Format à Derby, au Royaume-Uni, en mars et avril, lors du Fotofestival Naarden aux Pays-Bas à partir du 20 mai ou pendant le festival de photographie Organ Vida à Zagreb, en Croatie, au mois de septembre.

Traduit de l’anglais par Sophie Janinet.