Cagoules, adrénaline et roues arrière, la “dirt life” londonienne immortalisée dans une série photo

Cagoules, adrénaline et roues arrière, la “dirt life” londonienne immortalisée dans une série photo

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Par Lisa Miquet

Publié le

Passionné par la découverte de nouveaux modes de vie, Spencer Murphy s’est immergé dans la culture dirt life londonienne et nous livre des portraits à la fois doux et percutants. 

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Spencer Murphy est un photographe basé à Londres, naviguant entre photographie commerciale et artistique. Il s’est principalement fait remarquer pour avoir remporté le prestigieux prix Taylor Wessing remis par la National Portrait Gallery. À travers son travail personnel, Spencer s’intéresse de près à la notion d’outsider, c’est-à-dire tous ceux qu’il considère vivre en dehors du cadre, selon des modes de vie alternatifs : des esprits rebelles qui s’éloignent de nos idées préconçues. Ce sujet vaste lui permet d’interroger des notions comme la “normalité” ou encore de décortiquer les rouages et dysfonctionnement de notre société.

Récemment, l’artiste a décidé d’explorer un nouveau terrain en réalisant sa série Urban Dirt Bikers. Le photographe est allé immortaliser ces passionnés de sports mécaniques londoniens, qu’ils soient à deux ou quatre roues. L’envers du décor de ce qu’il nomme la dirt life, milieu qui est devenu une véritable sous-culture, voit sa popularité grandir. Spencer Murphy explique son intérêt pour cette communauté :

“Ce qui m’a conduit à cette sous-culture unique, c’est le dynamisme et le style. Ils semblaient refléter l’attitude rebelle que le skateboard représentait pour moi à l’adolescence. Les gens et le sens qu’ils donnent à la communauté m’ont intéressé et m’ont fait revenir.”

Les codes d’une sous-culture

Une sous-culture fière et bruyante, qui n’hésite pas à faire vrombir les moteurs. Trop souvent associée au motocross ou au vélo, la culture bike life concerne aussi les quads, les scooters et tout autre véhicule permettant de faire des figures. Grâce à ses images, mais aussi aux nombreuses citations recueillies, le travail documentaire de Spencer Murphy nous en apprend beaucoup sur cet univers finalement peu connu du grand public. On y découvre que l’activité à  ses propres codes, comme l’anonymat :

“L’anonymat est important pour beaucoup de participants de la bike life, non pas parce qu’ils sont engagés dans les types de criminalité auxquels les gens les associent souvent (ce qui, selon mon expérience, est une idée fausse), mais parce que l’acte de faire des cascades sur les routes publiques est considéré comme une conduite dangereuse et peut entraîner la saisie et la destruction de leurs véhicules, la perte d’un permis de conduire et, dans certains cas extrêmes, l’emprisonnement.”

Pour pratiquer au mieux leur discipline, ils se retrouvent dans des zones industrielles ou sur des pistes d’atterrissage désaffectées, lieux où ils peuvent user le goudron et réaliser leurs cascades avec plus de tranquillité, car bien plus qu’un sport, la bike life représente pour certain un véritable moyen d’expression. Les images de Spencer Murphy sont simples mais efficaces, il en émane une lumière douce et sensuelle qui tranche avec les codes de cet univers et qui humanise chacun des portraits. Une série réalisée en immersion, qui nous fait rencontrer ces passionnés au besoin vital d’adrénaline et de vitesse.

Vous pouvez retrouver le travail de Spencer Murphy son sur son site personnel ou son compte Instagram. Son ouvrage Urban Dirt Biker est disponible aux éditions Hoxton Mini Press