Arabofuturs, l’exposition qui déploie les imaginaires arabes sur fond de science-fiction

Arabofuturs, l’exposition qui déploie les imaginaires arabes sur fond de science-fiction

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© Sophia Al-Maria et Fatima Al Qadiri

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Par Pauline Allione

Publié le

À l’Institut du monde arabe, la scène artistique contemporaine arabe nous embarque dans un voyage vers le futur.

C’est une nouvelle ère, portée par une génération d’artistes arabes, amazigh·e·s et maghrébin·e·s animée par des rêves et des désirs de révolutions, que met à l’honneur l’institution parisienne dans sa nouvelle exposition, “ARABOFUTURS : science-fiction et nouveaux imaginaires”. Jusqu’au 27 octobre 2024, l’exposition met en avant des artistes contemporain·e·s qui anticipent, spéculent et rêvent les futurs possibles.

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“ARABOFUTURS” se pense comme un vaste laboratoire résolument tourné vers le monde de demain. L’exposition donne à voir les imaginaires alternatifs ou les visions dystopiques de 18 artistes aux disciplines variées : plasticien·ne·s, photographes, performeur·se·s, vidéastes… “Ces ‘voyage(s) vers demain’, selon le titre de la pièce de théâtre de 1957, de Tawfik al-Hakim, donnent autant matière à réflexion qu’à contemplation, et invitent à imaginer ensemble des futurs avec et par le monde arabe, pour l’humanité et le vivant tout entier”, détaillent les commissaires de l’exposition, Élodie Bouffard et Nawel Dehina.

Neïla Czermak Ichti, Érudite, 2021. (© Galerie Anne Barrault, Paris)

Le vaisseau des futurs arabes

De par leurs œuvres, les artistes exposé·e·s révèlent aussi leur regard sur les dérives de notre monde contemporain, et partent d’une réalité tangible pour penser des univers alternatifs. Le vaisseau “ARABOFUTURS” embarque le public dans un voyage qui débute avec Sophia Al-Maria et Fatima Al Qadiri, qui nous montrent des centres commerciaux vides au Qatar et créent des photomontages où l’ultracapitalisme et le consumérisme se mêlent à un espace-temps étrange et irréel.

Les pratiques de Meriem Bennani et Sara Sadik regorgent quant à elles de références à la pop culture et s’emparent des codes des jeux vidéo pour créer d’autres récits. Sara Sadik puise notamment dans le “beurcore”, la culture des jeunes maghrébin·e·s des quartiers populaires. Le parcours met également en lumière les visuels vintage de science-fiction du collagiste syrien Ayham Jabr, une installation qui explore les temporalités signée Mounir Ayache, les images léchées de Skyseeef et les univers de bien d’autres artistes à l’imagination fertile.

Larissa Sansour & Søren Lind, In the Future They Ate From the Finest Porcelain, 2016.

L’exposition “ARABOFUTURS : science-fiction et nouveaux imaginaires” est à découvrir jusqu’au 27 octobre 2024 à l’Institut du monde arabe, à Paris.

Konbini, partenaire de l’Institut du monde arabe.