Quand l’art permet de résister : ce docu-série célèbre 5 dessinatrices qui ont le crayon au poing

Quand l’art permet de résister : ce docu-série célèbre 5 dessinatrices qui ont le crayon au poing

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Par Konbini avec AFP

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De la Syrie à la Russie, le docu-série "Dessiner pour résister" livre cinq portraits de femmes en lutte contre la "violence politique et patriarcale de leur pays".

Cinq épisodes de Dessiner pour résister, qui en comptera six à terme, sont sortis sur la plateforme d’Arte. Chacun est consacré à une artiste d’un pays donné, de la Syrie, la Russie, l’Égypte, l’Inde et du Mexique, mêlant prise de vues réelles, dessin et animation. Le tout sous la houlette de réalisatrices issues du même pays et “rencontrant les mêmes lignes rouges” que ces dessinatrices régulièrement confrontées à la censure, aux intimidations ou menaces de mort, explique à l’AFP la productrice belge Hanne Phlypo (Clin d’Œil Films).

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Deux Syriennes exilées à Berlin et Istanbul, aidées d’un vidéaste en Syrie, signent ainsi le portrait d’Amany al-Ali, qui enseigne son art à d’autres femmes et dépeint dans ses caricatures la vie à Idlib, dernier bastion rebelle de Syrie, en proie aux raids aériens russes et aux djihadistes. En Russie, Anna Mosienko a, elle, suivi l’artiste Victoria Lomasko, qui s’interroge sur les liens entre violences domestiques et violences d’État.

À ces portraits particulièrement émouvants s’ajoutent ceux de l’Égyptienne Doaa El-Adl, dessinatrice de presse reconnue dans le monde arabe, de l’Indienne Rachita Taneja, attaquée en justice pour trois dessins publiés sur les réseaux sociaux, et de la Mexicaine Mar Maremoto, “féministe et queer” dans un pays qui recensait 2 300 féminicides en 2023. La série a nécessité cinq ans de travail, ralenti par la crise sanitaire, “des situations personnelles” et autres soubresauts comme l’invasion de l’Ukraine, relate la productrice Estelle Robin You (Grande Ourse Films).

“Le chemin a été compliqué”, abonde Hanne Phlypo, qui a notamment abandonné un projet sur une dessinatrice iranienne, “suivie par des agents secrets” lors du premier essai filmé. “Ce qui est incroyable, c’est que ces dessinatrices continuent tous les jours” à s’exposer “à des dangers potentiels”, souligne-t-elle. La série, qui s’accompagne aussi d’une exposition itinérante, d’une expérience immersive et d’un livre en anglais et en flamand, sera complétée en octobre d’un épisode dédié à l’États-Unienne Ann Telnaes, caricaturiste du Washington Post.