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Une artiste attaque en justice la société de Frida Kahlo

Une artiste attaque en justice la société de Frida Kahlo

Image :

© Guillermo Kahlo ; Cris Melo

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Par Lise Lanot

Publié le

L'artiste californienne Cris Melo aimerait pouvoir continuer à vendre ses objets à l'image de Frida Kahlo.

66 ans après la mort de Frida Kahlo, son œuvre et son image lui survivent. De nouvelles expositions consacrées à la peintre mexicaine sont régulièrement organisées. Et son visage, ses traits singuliers, son visage ciselé, sa bouche maquillée de rouge et son monosourcil ornent de nombreux objets produits par de grosses entreprises ou de petit·e·s artisan·e·s. Le succès connu par n’importe quel objet portant une référence à l’artiste motive nombre de personnes à se lancer dans l’aventure pour en tirer des espèces sonnantes et trébuchantes.

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Plusieurs entités réclament les droits de cette poule aux œufs d’or, notamment la Frida Kahlo Corporation, une entreprise créée en 2004 par la nièce de Frida Kahlo, Isolda Pinedo Kahlo, et un homme d’affaires vénézuélien, Carlos Dorado, ainsi que la Frida Kahlo Estate, gérée par une autre nièce de la défunte, Mara Romeo. Les deux femmes sont en bisbille depuis plusieurs années et se sont récemment opposées au sujet d’une poupée Barbie vendue par Mattel, approuvée par Isolda et rejetée par Mara, qui la trouve trop éloignée de la réalité – Frida Kahlo y apparaît plus mince, avec des traits plus fins et des sourcils moins fournis.

Aux côtés de ces gros poissons nagent une multitude de petit·e·s créateur·rice·s qui tentent de faire leur beurre sur l’image de l’artiste mexicaine, et qui se retrouvent souvent sous le coup de l’ire de certains membres de la famille Kahlo. C’est par exemple le cas de Cris Melo, dont les portraits de la peintre sont régulièrement supprimés des sites sur lesquels elle tente de les vendre, depuis 2011.

L’artiste californienne a désormais décidé d’attaquer en justice la Frida Kahlo Corporation, arguant qu’elle ne peint que des images venant de son imagination : “Je peins une figure publique. Je ne sais pas ce que je fais de mal”, s’est-elle épanchée auprès du média nord-californien KQED. Le droit à l’utilisation de l’image de Frida Kahlo (et de nombreuses autres personnalités publiques) n’est pas clair puisque même la Frida Kahlo Corporation reconnaît que certains des objets vendus par Cris Melo ont été supprimés par erreur. Pour Jennifer Rothman, une professeure de droit à Los Angeles, l’affaire opposant les deux partis pourrait faire office de jurisprudence :

“Une des problématiques majeures soulevées par cette affaire est cette tendance générale qui consiste à commercialiser et posséder des personnes connues et des figures historiques. Cela pose des questions très compliquées quant au degré d’engagement du public et à la possibilité pour les artistes de les mentionner.”

En attendant la décision de la Cour de Justice de San Francisco, les petits objets représentant Frida Kahlo ne devraient pas tarir sur la Toile et sur les étals de nombreux magasins à travers le monde.

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