Cette œuvre faite de 168 000 pailles collectées dans la rue dénonce la pollution plastique

Cette œuvre faite de 168 000 pailles collectées dans la rue dénonce la pollution plastique

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© Benjamin Von Wong

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Par Donnia Ghezlane-Lala

Publié le

Le photographe Benjamin Von Wong, connu pour son engagement écologique, est derrière la série impressionnante "#Strawpocalypse".

État des lieux d’urgence sur le plastique, tour d’horizon des alternatives et bonnes pratiques à adopter. #LeplastiqueNonMerci par France Inter et Konbini.

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Benjamin Von Wong nous avait déjà impressionné·e·s avec son projet de sirènes dans un océan de 10 000 bouteilles en plastique pour dénoncer la pollution. Il revient avec une nouvelle série tout aussi engagée, intitulée The Parting of the Plastic Sea.

Pour ce récent projet, il a construit, avec l’aide d’une équipe entière, une énorme vague constituée de 168 037 pailles en plastique, pour être exact, dans laquelle il a fait poser trois protagonistes : un homme en plein saut, une femme tenant un bocal à poisson rouge et un enfant jouant dans le sable avec un seau et une pelle.

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“Les pailles sont pratiquement impossibles à recycler dans la plupart des endroits du monde en raison de leur taille et de leur légèreté. C’est également l’un des produits les plus faciles à refuser dans un bar, un café ou un restaurant. L’équivalent d’un gros camion rempli de plastique se déverse dans l’océan toutes les 60 secondes. Il est facile de se sentir dépassé, mais je me dis toujours qu’il ne faut pas se focaliser sur ce qu’on ne peut pas faire mais plutôt sur ce qu’on peut faire, comme répondre : ‘Pas de paille s’il vous plaît'”, confie Von Wong.

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Un projet monumental réalisé main dans la main avec l’association Zero Waste Saigon qui lui a proposé de collecter 100 000 déchets de pailles en plastique dans les rues vietnamiennes. Pour bâtir cette vague, il n’a pas pu se limiter aux 100 000 pailles initiales mais a dû en ramasser un peu plus de 168 000 aux côtés de bénévoles. Ils ont ensuite peint les pailles en bleu, blanc, noir, vert pour les vagues et en orange/jaune pour le sable. Après avoir utilisé des sacs plastiques usagés comme des diffuseurs pour leurs lumières LED, ils ont placé un gros soleil en faisant figurer également le hashtag #Strawpocalypse. Ou quand le recyclage est au service de l’art.

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“‘C’est juste une paille’, disent 1 milliard de personnes. Il faut des siècles entiers pour qu’elles disparaissent. Si les choses ne changent pas d’ici 2050, il y aura plus de plastique dans les océans que de poissons”

“J’ai voulu créer quelque chose qui ne serait pas seulement cool à expérimenter, facile à photographier mais aussi symbolique et important. The Parting of the Plastic Sea était le résultat de ce brainstorming”, nous explique-t-il. Et il leur a fallu deux semaines de préparation avant de se mettre à construire la sculpture.

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L’idée était d’amener les gens à ramasser des pailles en plastique jetées dans la rue et sur les plages avec le hashtag #Strawpocalypse, à l’image de l’initiative récente #Trashtag. “Je veux que les gens réalisent à quel point les petites actions et décisions ont un grand impact”, conclut l’artiste engagé qui recherche actuellement une institution muséale ou une entreprise pour abriter son œuvre. À bon entendeur.

Behind the scenes

Making of réalisé par Fox – Creative & Visuals.

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