À Paris, l’expo “Mobile/Immobile” explore la révolution à double tranchant de la mobilité

À Paris, l’expo “Mobile/Immobile” explore la révolution à double tranchant de la mobilité

Image :

© Olivier Cullman

photo de profil

Par Lise Lanot

Publié le

Des dizaines d'artistes font dialoguer les bienfaits et les dangers de notre hypermobilité.

Jusqu’au 29 avril 2019, le Forum Vies Mobile interroge la mobilité contemporaine aux Archives nationales, à travers une expo photo et vidéo. “Mobile/Immobile” présente une réflexion en images sur le passé, le présent et le futur de la mobilité et de ses conséquences.

À voir aussi sur Konbini

En moins de 50 ans, la mobilité a complètement changé de visage. Les distances géographiques (calculées en distance) ont de moins en moins à voir avec les distances topographiques (calculées en durée) : on bouge plus vite, plus loin mais pas partout et surtout, souvent au détriment de l’environnement.

“Métamorpolis”, 2011-2015. (© Tim Franco)

Les avancées technologiques liées à la mobilité ont apporté autant d’avantages que de détresse, et c’est sur ces variations et ces différents enjeux “sociaux, politiques et écologiques” que se penche l’exposition.

Les œuvres de grands noms internationaux de la photo, de l’art contemporain et de l’architecture sont réunis afin de questionner les libertés et aliénations liées à la mobilité. Si nous avons désormais davantage de possibilités de déplacement, nous sommes aussi à un moment de l’histoire qui voit des proportions effarantes de personnes se déplacer contre leur gré, au sein de la pire crise migratoire connue en Europe depuis la Seconde Guerre mondiale.

Un dialogue dans le temps et dans l’espace

“Suivre la trace du rail indien”, 2014-2016. (© Ishan Tankha/Forum Vies Mobiles)

On retrouve ainsi, entre autres, Ai Weiwei, autour du projet Réfugiés connectés, tandis que Claire Chevrier nous emmène sur les grands axes et reconstructions urbaines de mégalopoles à travers le monde. Ferjeux van der Stigghel, de son côté, s’intéresse à la vie des néonomades.

Les images présentées, dont la plupart sont des commandes lancées par le Forum Vies Mobiles, sont mises en regard avec “les fonds des Archives nationales portant sur la surveillance des mouvements humains et des publications scientifiques”.

À travers des projets datant du début des années 2000 à nos jours, les artistes mis en lumière s’intéressent au développement exponentiel des mobilités, ainsi qu’à l’immobilité qu’elles finissent parfois par engendrer. Les différentes facettes de l’exposition permettent de ne pas seulement présenter un versant alarmiste du sujet, mais aussi de proposer des pistes de réflexions via une démarche esthétique.

Projet “Réfugiés connectés”, 2017. (© Ai Weiwei/Forum Vies Mobiles)

“Ne pas dépasser la ligne”, 2015. (© Géraldine Lay)

“Sans titre 001”, série “Du champ, des hommes, des territoires”, 2001. (© Catherine Poncin/galerie Les Filles du Calvaire)

“Métamorpolis”, 2011-2015. (© Tim Franco)

“Métamorpolis”, 2011-2015. (© Tim Franco)

“Métamorpolis”, 2011-2015. (© Tim Franco)

“Gare d’Orsay”, série “Plateau de Saclay”, 2009. (© Patrizia Di Fiore)

“Famille”, 2010. (© Marion Poussier)

“The Mid Road – USA”, 2008. (© Olivier Cullman)

“Suivre la trace du rail indien”, 2014-2016. (© Ishan Tankha/Forum Vies Mobiles)

“Carte à jouer”, 2016. (© Laurent Proux)

“Noland’s man”, 2013. (© Ferjeux van der Stigghel)

“Sans titre 062”, série “Calais”, 2012. (© Laura Henno/galerie Les Filles du Calvaire)

“Sans titre 050”, série “La Réunion”, 2011. (© Laura Henno/galerie les Filles du Calvaire)

“Ne pas dépasser la ligne”, 2015. (© Géraldine Lay)

“Espace + Construction 08”, Le Caire, 2005. (© Claire Chevrier)

“Espace + Construction 01”, Bombay, 2002. (© Claire Chevrier)

Avenue frontale 01, Rio de Janeiro, 2002. (© Claire Chevrier)

Avenue 04, Le Caire, 2005. (© Claire Chevrier)

Avenue 03, Damas, 2003. (© Claire Chevrier)

Série “Nocturnes [Réhabiliter le périurbain]”, 2007. (© Jurgen Nefzger)

Série “Nocturnes [Réhabiliter le périurbain]”, 2007. (© Jurgen Nefzger)

Projet “Réfugiés connectés”, 2017. (© Ai Weiwei/Forum Vies Mobiles)

“Je peux continuer dans cette voie – Triptyque N° 7”, 1991. (© BP/musée de La Roche-sur-Yon)

“Je peux continuer dans cette voie – Triptyque N° 7”, 1991. (© BP/musée de La Roche-sur-Yon)

“Je peux continuer dans cette voie – Triptyque N° 7”, 1991. (© BP/musée de La Roche-sur-Yon)

L’exposition du Forum Vies Mobiles “Mobile/Immobile” est visible aux Archives nationales jusqu’au 29 avril 2019.