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(Re)découvrez les cadrages dynamiques de Harry Gruyaert à travers ses photos de la Belgique

(Re)découvrez les cadrages dynamiques de Harry Gruyaert à travers ses photos de la Belgique

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Par Lisa Miquet

Publié le

Harry Gruyaert nous livre une série d’images prises en Belgique durant les années 1970 et 1980. On y retrouve la couleur et les cadrages qui sont sa signature.

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Harry Gruyaert est l’un des plus célèbres photographes belges. Né à Anvers en 1941, il quitte le pays dès les années 1960 pour s’installer à Paris, puis multiplie les voyages afin de capturer d’autres réalités. Cette ouverture sur le monde lui permet d’ailleurs de se forger une belle carrière puisqu’il remporte dès 1976 le prix Kodak pour sa première série sur le Maroc.

En Europe, il est l’un des premiers à s’intéresser aux nouvelles possibilités qu’offre la photographie couleur et se démarque grâce à TV Shots, une série hypnotique et contemporaine de photos d’écrans de télévision. Dès les années 1980, le photographe intègre la prestigieuse agence Magnum et fait le tour du monde allant de l’Inde au Japon en passant par l’Égypte.

Entre deux voyages, il retourne parfois en Belgique, et grâce à ses années d’expatriation, il porte un nouveau regard sur son pays natal, plus distancié. S’il commence par photographier le “plat pays” en noir et blanc, il se laisse rapidement rattraper par la couleur. Il capture de nombreuses manifestations culturelles locales – carnavals, fêtes –, mais s’intéresse aussi aux petits détails du quotidien qui construisent l’identité du pays. Une manière pour Harry Gruyaert de nous livrer sa vision de la Belgique sans tomber dans les clichés. Il raconte :

“La Belgique est probablement le pays européen qui s’est le plus vite américanisé après la Seconde Guerre mondiale, d’où la puissance de cette banalité, confrontée au surréalisme et à la force des traditions conservées malgré tout, alors que j’y travaillais avant le tournant du siècle. Aujourd’hui, c’est beaucoup moins flagrant, l’uniformisation gagne, avec une autre culture de la banalité, moins ancrée dans les traditions. Beau, laid, banalité du beau, beauté de la laideur. Ces contradictions sont aussi les miennes.”

Ses images prises entre 1970 et 1980 sont aujourd’hui compilées dans un livre intitulé Roots, qui retrace le travail de l’artiste de ses débuts en noir et blanc à la couleur, et nous plonge dans l’histoire du pays.

Roots d’Harry Gruyaert sortira aux éditions Xavier Barral le 8 mars prochain.