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Prise au cœur de Tchernobyl, voici la photo la plus radioactive du monde

Prise au cœur de Tchernobyl, voici la photo la plus radioactive du monde

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© US Department of Energy

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Par Apolline Bazin

Publié le

Pire que les flammes de l’Enfer : le cœur radioactif de Tchernobyl. Un homme a quand même réussi à y prendre une photo.

Prise au cœur du réacteur numéro 4 de la centrale de Tchernobyl, cette image montre le concentré de déchets nucléaires le plus dangereux jamais photographié. Cet amas de corium (un terrifiant cocktail d’uranium, de sable et de métal fondu) est surnommé le “pied d’éléphant”, à cause de sa forme. Cette photo n’a pu être prise qu’en 1996, dix ans après l’explosion de la centrale soviétique.

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© US Department of Energy

En 1986, les radiations étaient tellement fortes qu’elles pouvaient tuer en quelques minutes tous ceux qui tentaient de s’approcher du pied. L’accident de Tchernobyl a émis 400 fois plus de radioactivité que la bombe d’Hiroshima. Les radiations étaient encore fortes à la fin des années 1990, ce qui expliquerait le développement étrange du cliché.

Il a fallu quelques années pour réussir à identifier l’homme sur la photo. Le Département américain de l’Énergie a obtenu cette image lorsque le gouvernement ukrainien a créé un programme de coopération internationale de traitement des déchets nucléaires. Selon Vice, cette image commence à circuler sur le Web à la fin des années 1990 et c’est en 2013 qu’un journaliste retrouve la légende originale du cliché : “Artur Korneyev, directeur adjoint de Shelter Object, observant la coulée du ‘pied d’éléphant’, Tchernobyl NPP. Photographe : inconnu. Photo prise en 1996.”

© PNNL Library

Artur Korneyev est un spécialiste de la radioactivité. Après l’accident, c’est lui qui a été chargé de localiser la matière radioactive et d’évaluer sa dangerosité, pour limiter l’exposition des équipes de nettoyage. Encore aujourd’hui, on ne sait pas qui a pris cette étrange photo, et Artur Korneyev n’a jamais précisé s’il avait utilisé un retardateur. 

Malgré la radioactivité à laquelle il a été exposé, ce natif du Kazakhstan est toujours en vie – et en dépit de son âge avancé et de sa santé fragile, il a fait partie de l’équipe qui a réalisé le nouveau “sarcophage” (l’immense structure bâtie au-dessus de la centrale, qui retient la radioactivité), terminé en 2016.