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À Los Angeles, Philippe Echaroux projette des visages sur des déchets pour dénoncer la pollution

À Los Angeles, Philippe Echaroux projette des visages sur des déchets pour dénoncer la pollution

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Par Florian Ques

Publié le

Une démarche environnementale portée par un projet artistique, voilà l’idée astucieuse du photographe pour prendre soin de notre planète bleue.

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Nombreuses sont les organisations et associations qui ont pour ambition de protéger l’environnement, mais peu d’entre elles tentent de le faire via une démarche artistique. C’est pourtant le cas de Philippe Echaroux qui, fidèle à lui-même et à ses convictions, s’attelle à un projet créatif d’une grande envergure.

L’année précédente, le photographe français nous faisait voyager jusqu’en Amazonie pour nous sensibiliser au phénomène de déforestation grâce à une série de clichés bluffante. Cette fois-ci, changement de décor mais toujours la même volonté imperturbable de protéger notre Terre.

Avec son projet nommé After the Dream, l’artiste jette son dévolu sur Los Angeles, cette Cité des anges vibrante qui en fait rêver plus d’un. Ce qui met légèrement moins d’étoiles dans nos yeux, c’est la quantité de déchets disséminés un peu partout dans les rues de la ville. “Derrière l’idée d’aller à Los Angeles, j’avais envie de me rendre dans un lieu qui fasse rêver les gens pour montrer que, même là, il est facile de trouver des déchets”, nous détaille Philippe Echaroux. “Nous nous sommes baladés dans des lieux touristiques et résidentiels, et toutes les images ont été basées sur des déchets trouvés au hasard.”

Concernant son processus créatif, le photographe a regroupé plusieurs tas d’ordures dénichées lors de ses errances dans la ville, qui ont ensuite été assemblées sur un socle. Il a alors projeté les portraits de plusieurs habitants ou visiteurs de Los Angeles, qui se réverbèrent en surface des déchets amassés. Le message coule de source : à travers des photos élaborées, Philippe Echaroux espère faire prendre conscience aux habitants et aux voyageurs de l’impact de leur négligence, soulignant leur part de responsabilité. Car oui, la protection de l’environnement est l’affaire de tous.

De véritables installations

D’un point de vue technique, on pourrait croire au premier abord qu’il s’agit de photomontages. Pourtant, il n’en est rien. Chacun des clichés de Philippe Echaroux est longuement réfléchi et mettre en place ce projet n’a pas toujours été de tout repos, comme l’atteste le street artist :

“Il ne s’agit pas de photomontages mais de projections réelles de visages sur un support de déchets. Je mentirais si je disais que ce n’était pas une grosse galère technique pour arriver à ce rendu, mais c’est aussi ça qui est excitant ! Le challenge, se renouveler et se dépasser. […] Tu essaies d’agencer au mieux pour que tu puisses projeter un visage. Tout est prêt et là, le vent s’en mêle et tout est en train de valdinguer. Il faut savoir lâcher prise et voir ce qui se passe.”

Le photographe reconnaît que l’aspect créatif, de la collecte des déchets à la prise des images, a duré une vingtaine de jours mais son projet s’étend bien au-delà. En plus d’une année de travail acharné, Philippe Echaroux a mis au point l’initiative After the Dream, avec un site Web où les jeunes militants concernés par les problématiques environnementales peuvent explorer leur côté artistique. En effet, il leur est possible de récolter des ordures et d’en faire des œuvres d’art à leur guise. Elles pourront par la suite être partagées sur la page.

À travers cette démarche participative, l’artiste français espère éveiller les esprits et inciter les personnes à prendre soin de leur planète. Un engagement sans faille, qu’il nous explique volontiers :

“Je viens des sports de pleine nature, je me suis construit et j’ai grandi avec eux. Il m’a semblé alors naturel de tourner mon art vers mon terrain de jeu favori. J’ai cette fois choisi les déchets, car ils sont la partie la plus visible de notre décadence écologique. Où que nous allions, nous pouvons en trouver.

C’est un parfait support de sensibilisation à la cause environnementale, notamment auprès des jeunes générations. Qui plus est, je voulais rendre les gens acteurs de ce projet. Produire de jolies œuvres, c’est une chose, mais je voulais donner à ce projet une suite utile et concrète.”

Allier le ludique à l’artistique, voilà le pari audacieux de Philippe Echaroux. Pour plus d’informations concernant After the Dream, le photographe a pensé à tout avec une vidéo explicative détaillant la visée de sa démarche écologique. Recycler ou créer des œuvres d’art avec vos détritus : la balle est dans votre camp.