Alone Together, la série photo qui nous plonge dans l’obscurité des grandes villes

Alone Together, la série photo qui nous plonge dans l’obscurité des grandes villes

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Par Lisa Miquet

Publié le

Le photographe Aristotle Roufanis plonge des grandes villes dans l’obscurité pour aborder la solitude urbaine.

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“Plus la ville est grande, plus nous nous sentons seuls“, c’est en partant de ce constat qu’Aristotle Roufanis a entamé sa série Alone Together – qui signifie “Seuls ensemble” en français. Pour cela, le photographe parcourt les métropoles de nuit, pour capturer des images sombres où seules quelques lumières d’appartements sont visibles. À peine reconnaissables dans le soir, Londres, Paris, Miami ou encore Athènes ont déjà été immortalisés par le photographe. Plongées dans l’obscurité, ces villes deviennent des toiles de fond anonymes qui portent le propos de l’artiste :

“Dans une grande ville, nous sommes très efficaces pour couvrir tous nos besoins matériels, mais nous oublions notre besoin de chaleur humaine. Il est important pour les gens de comprendre que bien qu’ils puissent être solitaires, ils ne sont pas seuls. L’individualité n’est pas égale à l’aliénation.”

Pour l’artiste, ces quelques lumières isolées dans la ville symbolisent les âmes perdues, esseulées, dans un monde détaché. En l’absence de toute autre pollution lumineuse, seuls les lieux où des personnes vivent sont éclairés. Ils deviennent des points de repère reconnaissables qui attirent l’œil du spectateur, et qui mettent l’accent sur la distance entre les différentes habitations.

Pour obtenir ce rendu visuel au cœur de la jungle urbaine, Aristotle Roufanis a déployé une technique de prise de vues de très haute résolution, qu’il associe à une retouche numérique très méticuleuse – qui peut prendre jusqu’à un mois par image. Lorsqu’il expose ses travaux, l’artiste choisi d’immerger le spectateur dans l’obscurité de la ville. Pour cela, il réalise des tirages monumentaux, allant de 1,60 m à 5 m. Si les travaux peuvent sembler particulièrement sombres, l’artiste tient à ajouter une lueur d’espoir, nous rappelant que le point lumineux le plus proche est toujours plus près que ce qu’on imagine. Une manière poétique d’aborder le sujet de l’exclusion sociale.

Vous pouvez retrouver le travail d’Aristotle Roufanis sur son site personnel ou son compte Instagram.