En images : ces autoportraits irréels explorent l’envers du rêve américain

En images : ces autoportraits irréels explorent l’envers du rêve américain

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Par Thomas Andrei

Publié le

 
“Je souffrais vraiment d’anxiété, et quand j’ai commencé à prendre des photos, j’ai voulu combattre ce mal-être. Je vivais près de Chicago, et il n’y avait aucun coin de nature à l’abri des regards.
Donc j’ai fini par prendre des photos élaborées, seul, dans des parcs publics, devant un public non désiré. Cette photo a été particulièrement difficile à réaliser, parce que j’étais seul, et au milieu du shooting, un grand groupe de mecs a commencé à pêcher juste à l’extérieur du cadre.”
 

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“J’ai vécu dans ma voiture pendant un moment, et je suis tombé sur ce parc d’attraction abandonné. J’ai garé mon véhicule sur le parking d’un restaurant, et j’ai marché le long des barrières, pour voir si je pouvais trouver une ouverture. Il y avait ce petit espace près de l’entrée principale, donc je me suis glissé à l’intérieur et j’ai commencé à prendre des photos.
Le parc était complètement à découvert, je n’avais nulle part où me cacher. À un moment, une personne derrière la barrière a crié qu’elle allait appeler les flics, donc je suis parti. J’ai attendu quelques heures, j’ai réfléchi à quelques photos, et je me suis faufilé à nouveau pour prendre ce cliché.”
 

 
“À chaque fois que je reviens dans mon Illinois natal, j’aime retourner aux endroits que j’explorais quand j’étais enfant. Quand j’étais vraiment jeune, mes amis et moi, nous suivions les voies de chemin de fer, et nous trouvions des voitures abandonnées, des ponts en ruine, des tunnels. J’ai pris cette photo dans l’un de ces lieux.”
 

 
“Au cours d’un voyage, j’ai dormi dans cette maison abandonnée. C’était gratuit et je n’avais plus envie de dormir dans ma voiture. Le lit était assez propre, et j’ai utilisé un sac de couchage. J’ai pris la photo après, en essayant d’immortaliser l’atmosphère.”
 

 
“Je faisais un road trip avec des amis et nous nous sommes arrêtés dans cette ville fantôme incroyable. Il y avait des carcasses de voitures partout. J’avais cette photo en tête depuis des années, mais je pensais qu’elle serait difficile à réaliser.
J’ai eu beaucoup de chance car tout était à sa place. Nous avons juste traîné le lit qui était dans une maison avoisinante. Après le shooting, on a retrouvé des tiques sur le matelas, donc on a dû inspecter les fringues de chacun.”
 

 
“Lors de ce même road trip, on est tombés sur cette maison inondée. Je pense qu’il y avait un barrage pas loin, et dans les années 1980, il a rompu et l’eau a envahi le lieu.”
 

 
“J’ai décidé d’entrer dans l’eau. Elle était super froide et le niveau baissait très rapidement. J’ai mis mon trépied en équilibre et je l’ai planté dans la boue pour éviter qu’il tremble. On a fini par camper ici pendant trois jours, donc j’ai essayé de me doucher avec au moins sept litres d’eau pour enlever l’odeur de marécage.”
 

 
“Je vivais avec un groupe d’amis dans un quartier bizarre. On avait ce petit jardin, alors j’ai acheté une piscine hors-sol et j’ai construit un décor dedans.
Parfois, quand on faisait un shooting, les enfants du voisinage montaient sur des chaises pour regarder par-dessus la barrière et nous demandaient pourquoi on avait une moitié de pièce envahie d’eau dans une piscine.”
 

 
“J’ai acheté sur le Web une poignée de blattes de Madagascar et j’ai fait une petite série de photos avec. Elles couraient partout et c’était super difficile de les contrôler. J’avais peur qu’elles se cachent quelque part et infestent l’appartement.”
 

 
“Le jour où j’ai pris cette photo, il y avait beaucoup de brouillard et une fine pellicule de neige recouvrait le sol. Les champs de chaque côté de la route ressemblaient à une toile de fond homogène ou quelque chose comme ça. Il n’y avait pas de séparation entre le sol et le ciel, c’était juste du blanc pur. C’était surréaliste.”
 

“Je dormais chez une amie photographe, Marissa Bolen, dans le Tennessee. Il y avait un gros trou dans son jardin, avec une grosse flaque d’eau. On a ajouté du lait, on a recouvert de farine trois de ses amies, et on les a prises en photo.”

Retrouvez l’intégralité du travail de Kyle Thompson sur Instagram et sur son site personnel.
Traduit de l’anglais par Hélaine Lefrançois.