En images : dans l’intimité de Neve Tirza, unique prison pour femmes d’Israël

En images : dans l’intimité de Neve Tirza, unique prison pour femmes d’Israël

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Par Théo Chapuis

Publié le

Un monde étroit

Ses plans au champ étroit, ne cadrant souvent qu’un personnage isolé, révèlent aussi l’extrême promiscuité du quotidien carcéral : avec ses photos, Tomer Ifrah rappelle à quel point l’univers des prisonnières de Neve Tirza est petit et l’horizon inaccessible. D’après lui, elles sont une demi-douzaine par cellule, pour environ 180 résidentes au moment où il a réalisé sa série, en 2013.
Le photographe capture des scènes qui révèlent à quel point l’ennui règne chez ces femmes : une cigarette, une prière, un coup de fil, une sieste… Ce qu’on ne perçoit pas en photo, cependant, d’autres sens le captent :

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“Les conditions de vie à Neve Tirza sont très dures et les cellules sont surpeuplées […]. Bien sûr, dans n’importe quelle prison l’ambiance est sans doute tendue, mais je pense que de telles conditions ne peuvent que l’aggraver. On pouvait entendre de nombreuses invectives entre les détenues, les gardes crier en retour, les portes se claquer, etc.”

“Si vous restez près de quelqu’un assez longtemps, des liens très forts se tissent. Il y a donc aussi beaucoup d’attention, beaucoup d’amour entre les prisonniers. Parfois, on dirait une toute petite famille, très proche.”

Juives et musulmanes partagent les cellules

Malgré plus de soixante ans de conflit inter-religieux déchirant Juifs et Arabes en Israël, les femmes ne sont pas séparées par les croyances à Neve Tirza : “On voit des femmes issues de diverses origines sociales, culturelles ou religieuses ensemble”, assure Tomer Ifrah. Mais la vie derrière le béton et l’acier reste majoritairement réservée aux marginaux de la société israélienne :

“La plupart d’entre elles font parties de minorités et ne sont pas nées sur le sol israélien. Certaines, viennent de Russie, d’autres d’Éthiopie, d’autres encore d’Amérique du Sud. La seule séparation, c’est celle subie par les Palestiniennes dans le contexte du conflit israélo-palestinien.”