En images : la fragilité et l’intimité de la jeunesse biélorusse, par Masha Svyatogor

En images : la fragilité et l’intimité de la jeunesse biélorusse, par Masha Svyatogor

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Par Juliette Geenens

Publié le

Un certain regard sur la jeunesse

À travers sa série My Poor Little Room of Imagination, Masha Svyatogor propose de découvrir une jeunesse biélorusse qui semble venir d’un autre temps, loin de l’Europe occidentalisée pourtant si proche. Dans ses clichés, pas question de dénigrer ce pays ni les gens qui y vivent. Bien au contraire, Masha Svyatogor affectionne sa vie en Biélorussie. Elle souligne pour Konbini :

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“J’aime mon pays natal. Comment ne pourrait-on ne pas aimer un pays dans lequel on est né ? Je suis sûre d’être née ici pour une raison. Je suis convaincue que la Biélorussie est une terra incognita, prête à offrir des découvertes infinies. Et pas seulement d’un point de vue photographique.”

Pourtant, l’ambiance qui se dégage de son travail a quelque d’extrêmement fragile, voire de mélancolique. Certaines photos semblent dévoiler des faiblesses et des fêlures qui remonte à l’enfance. Un mal-être que l’on ressent particulièrement à l’adolescence, comme l’explique la jeune biélorusse :

“Je pense que, quand j’étais ado, j’ai dû faire face à des difficultés et à des problèmes que les jeunes du monde entier doivent connaître aussi. Cela ne dépend pas de là où tu vis. Ce sont des choses universelles qui nous unissent tous.”

“Partir en quête de renouveau”

Ce que l’on décèle dans la série de la Biélorusse, c’est le regard vulnérable de ces jeunes, qui contraste quelque peu avec sa vision optimiste de la jeunesse :

“Bien sûr que j’ai confiance en la jeune génération ! Qui ne saurait croire en elle ? La jeunesse est un état d’esprit, un mouvement qui a de l’espoir. Il s’agit d’avoir des idées nouvelles, de partir en quête de renouveau, c’est l’énergie et la volonté d’explorer le monde.”

Masha Svyatogor a réalisé une cinquantaine de clichés pour cette série. “J’ai photographié les gens qui ont croisé ma route, dans ma vie quotidienne.” La photographe a voulu immortaliser une période de sa vie où elle passait beaucoup de temps à contempler ce qu’elle qualifie de “chaos”.
Avoir grandi dans un petit appartement d’un quartier calme, presque désert, a façonné sa vision du monde. Une vision qu’elle souhaite élargir. Son travail photographique n’est qu’un début :

“Pour une personne qui  a peur de sortir de sa zone de confort, je veux me concentrer avec la photo, sur des les choses cachées et invisibles, qui peuvent, parfois, s’entrevoir de l’extérieur.”