Les plantes tropicales de Caroline Gavazzi pour une jolie balade impressionniste

Les plantes tropicales de Caroline Gavazzi pour une jolie balade impressionniste

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Par Lisa Miquet

Publié le

À travers ses images de plantes tropicales, la photographe Caroline Gavazzi nous emmène dans une belle promenade aussi bien visuelle que conceptuelle.

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Pour sa série Tropical Sighs, la photographe Caroline Gavazzi s’est intéressée de près à la vie végétale. Après avoir observé attentivement un certain nombre de plantes tropicales, elle a décidé de les immortaliser à travers une plaque de verre. Jouant avec la lumière, les gouttes d’eau, la buée ou encore les superpositions, la photographe combine des textures abstraites, qui peuvent nous rappeler les peintures impressionnistes. Un véritable parti pris pour l’artiste qui explique sur son site qu’elle préfère “se passer de réalisme par choix” : les juxtapositions de couleurs et le caractère indéfini des formes lui permettent de suggérer une autre vision du monde. Pour elle, immortaliser ces feuilles en contact avec le verre humide est une manière de créer “un dialogue entre l’intérieur et l’extérieur”, un rapport plus intime pour l’artiste qui souhaite améliorer “l’intensité des sentiments et la force des sensations avec ceux qui observent ses œuvres“.

Une référence à l’histoire de la photographie

Si elle fait partie du processus créatif de la photographe, la plaque de verre qu’elle utilise pour immortaliser des plantes est une référence directe à l’histoire de la photographie. En effet, en 1844, l’inventeur anglais William Henry Fox Talbot place une feuille sur du papier sensibilisé, la couvre avec une plaque de verre et l’expose à la lumière. Il obtient ainsi les premières impressions sur papier, appelées aussi “dessin photogénique”, véritable ancêtre de la photographie. Cette image a ensuite été publiée dans The Pencil of Nature, premier livre illustré de photographie de l’Histoire. Si aujourd’hui l’image peut nous sembler décevante, elle était pour l’époque une véritable révolution. Près de deux siècles plus tard, Caroline Gavazzi décide de lui rendre hommage à travers son exploration végétale.

L’artiste utilise aussi la plaque de verre pour questionner le spectateur sur la notion d’enfermement. Le verre est-il une protection qui permet à ces plantes de vivre dans un écosystème particulier, parfaitement équilibré, ou au contraire, cette serre peut-elle être vue comme une prison dans lesquelles les plantes seraient bloquées ? La photographe préfère laisser la question ouverte par choix, une approche délicate et sensible qui nous emmène dans une jolie balade contemplative.

Vous pouvez retrouver le travail de Caroline Gavazzi sur son site personnel ou encore son compte Instagram.