Ce compte Instagram érige les recouvrements de tags à Paris en œuvres d’art

Ce compte Instagram érige les recouvrements de tags à Paris en œuvres d’art

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Par Lisa Miquet

Publié le

Après avoir découvert Malpropre, vous ne verrez plus les rues parisiennes du même œil.

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À Paris et dans d’autres villes, la production graphique et artistique réalisée dans la rue sans autorisation est souvent arrachée ou repeinte. Un service de la mairie est en charge de cet entretien et vient régulièrement recouvrir les graffitis, tags, affiches et autres œuvres de street-art pour que la ville reste “propre”.

Toutefois, les couleurs des pots de peinture de la mairie — beige ou grise la plupart du temps — ne sont pas toujours raccord avec celles des murs, qui ont vécu, vieilli et pris le soleil. Il en résulte alors une superposition de carrés de différentes couleurs formant une association des plus surprenantes.

Sur Instagram, le street artiste Amoa a décidé de créer le compte Malpropre pour compiler ces créations abstraites réalisées par des agents d’entretien de la mairie de Paris. L’artiste nous explique sa démarche :

“Je remarque souvent ces carrés de peintures, ils sont partout dans la ville et personne n’y prête attention, pourtant ça a demandé du temps et de l’énergie à des gens. On a décidé que c’était plus beau que ce qu’il y avait en dessous, autant les immortaliser vu qu’ils changent tout le temps !”

Si quelques œuvres de street-art subsistent de temps en temps, on peut se demander : qui décide quelles œuvres doivent rester et quels sont les critères ? Est-ce en fonction de l’œuvre ? De l’emplacement ? Ces camaïeux de beige et gris sont toujours plus “propres” que les œuvres qui étaient en dessous ? Le créateur du compte répond :

“Effectivement ce travail questionne le sujet, mais ces photos ont surtout vocation d’archive. Personnellement, je ne trouve pas nécessairement beau mais je trouve ça intéressant de le mettre en images, de garder une trace de ces détails qui constituent notre quotidien.”

Ces accumulations de carrés peuvent nous rappeler le travail de Mark Rothko. À défaut de pouvoir admirer les œuvres de street-art, on peut toujours observer ces pièces abstraites réalisées par les services propreté de la mairie de Paris.