Le surf à la sauce texane

Le surf à la sauce texane

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Par Tomas Statius

Publié le

Qu’est-ce qu’on surfe au Texas ?

Malgré leur glaçante beauté, due en partie à une utilisation habile du noir et blanc (pour donner au projet une “teinte intemporelle”) , il est des questions auxquelles les photos de Kenny Braun ne répondent pas et qui titillent la curiosité des néophytes en la matière. À commencer par une présentation des meilleurs spots et le type de vague que l’on peut trouver sur le littoral texan :

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Le Texas possède 591 kilomètres de côte, et le Golf du Mexique produit de nombreuses vagues grâce aux dépressions, tempêtes tropicales, ou aux vents dominants et septentrionaux. La plupart des vagues sont en fait des beach breaks situés à proximité des jetées. On trouve dans le nord des spots réputés comme Galveston et Surfside Beach près de Houston.
Pour ce qui est du centre, c’est à Port Aransas que l’on peut trouver les meilleures conditions. Quant au sud, les spots les plus célèbres se trouvent à proximité de South Padre Island. En général, on trouve les meilleures vagues dans le sud de l’Etat, même si tout cela dépend évidemment des entrées maritimes, du vent et des marées.

La ruée vers l’eau

Malgré ce panel important de spots, le “bon surf” reste une denrée rare au Texas. Les bonnes conditions ne durent pas et la qualité n’a rien de comparable aux “autres” côtes américaines. Cette rareté transparaît dans les clichés de Kenny Braun. Ici plus qu’ailleurs, le surf est affaire de patience, d’un rapport presque extatique avec la nature.
Le photographe l’évoque :

Au Texas, même quand il y a de bonnes vagues, cela ne dure pas. Avoir la chance de faire une bonne session dépend bien sûr de la proximité de la plage mais aussi de sa disponibilité. Je pense que de manière générale, les surfeurs texans savent à quoi s’attendre.
Dans le Gofle du Mexique, nous n’avons pas les mêmes vagues que dans le Pacifique ou l’Atlantique, mais nous nous en contentons et n’hésitons jamais à voyager pour surfer d’autres vagues. Les surfeurs, ici, sont tout aussi passionnés que n’importe où dans le monde.

Outre cette vertu descriptive indéniable, le travail de Kenny Braun se nourrit, en quelques sortes, de l’ignorance collective à propos du phénomène. Si les scènes que capture le Texan sont éblouissantes, c’est aussi parce qu’elles prennent place à un endroit où on ne les aurait jamais imaginées.

“Beaucoup de gens ne savent pas qu’il y a des plages au Texas, et des surfeurs !”

Plus de surfeurs que de cow-boys

Pourtant, comme le rappelle le photographe, le surf est une réalité ancrée au pays des cow-boys, que ce soit géographiquement ou numériquement. Le problème semble alors se situer au niveau des représentations. Le surf texan est invisible tout simplement parce qu’on ne désire pas le voir.
L’intéressé évoque :

De manière assez étonnante, il y a beaucoup de gens au Texas qui ignorent non seulement qu’il y a des plages mais aussi que les gens surfent, et ce malgré le fait que le Texas est le sixième état le plus populaire pour sa pratique après la Californie, Hawaï, la Floride, la Caroline du Nord et le New Jersey. En fait je pense qu’on associe toujours le Texas aux cow-boys et à Dallas. Même si, aujourd’hui, il y a probablement plus de surfeurs que de cow-boys.